Un tiers du plan de relance ira à la transition écologique, assure Barbara Pompili
Invitée de la matinale de France Inter ce 23 juillet, la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, a assuré que sur les 100 milliards d'euros du futur plan de relance, 30 milliards seront consacrés à la transition écologique, soit plus qu'annoncé par le Premier ministre le 15 juillet dans sa déclaration de politique générale. Les transports en commun et la rénovation des bâtiments devraient en être les grands bénéficiaires.
Il faudra attendre la présentation du plan de relance fin août pour en avoir confirmation. Mais pour Barbara Pompili, 30 milliards sur les 100 milliards d'euros prévus dans le plan seront consacrés à la transition écologique, soit plus que ce qu'avaient annoncé Jean Castex – lors de sa déclaration de politique générale le 15 juillet, le Premier ministre avait évoqué un montant d'"au moins 20 milliards d'euros" – et Emmanuel Macron le 29 juin, qui avait parlé de "15 milliards au départ". Invitée de la matinale de France Inter ce 23 juillet, la ministre de la Transition écologique n'a pas détaillé la répartition de ces 30 milliards mais donné quelques indications sur les priorités. L'investissement dans les transports en commun pour agir sur la pollution de l'air dans les villes en fera partie. Après la décision du Conseil d'Etat menaçant l'Etat d'une astreinte record sur ce sujet, Barbara Pompili a affirmé qu'elle allait travailler avec les collectivités à la mise en place de zones à faibles émissions prévues par la loi d'orientation des mobilités (LOM) dans neuf "points noirs", des agglomérations où la pollution de l'air est "grave". Les véhicules très polluants ne pourront pas y entrer. En parallèle, des aides seront apportées aux conducteurs via les primes à la conversion dont les critères seront revus "à partir d'août" et "resserrés sur les véhicules les moins polluants". "Ce serait bien si dans cette prime on ne pouvait plus mettre de diesel, par exemple, mais ce n'est pas encore arbitré", a prévenu la ministre.
"Investissements massifs sur le ferroviaire"
Elle a affirmé que le plan de relance permettra aussi "des investissements massifs sur le ferroviaire" car "on a pris énormément de retard sur les lignes du quotidien". Le plan de relance sera "l'occasion de rénover ces lignes", et aussi de racheter du matériel, a-t-elle insisté. Il comportera aussi un plan fret et la relance des trains de nuit.
Dans le domaine du bâtiment, autre gros émetteur de gaz à effet de serre, le plan de relance doit aussi permettre d'engager des "rénovations globales", "pour être mieux chauffé, payer moins cher le chauffage" et de faire "prendre de la valeur" au logement. Concrètement, le dispositif "Ma Prime Rénov" "va être réorienté" vers ces rénovations et le "carnet de santé du bâtiment" qui vient d'être mis en place (lire notre article de ce jour) va permettre d'"échelonner ces travaux". La rénovation thermique des bâtiments publics, notamment les Ehpad et les écoles, figurera aussi dans le plan de relance. "On va faire beaucoup de choses qui vont se voir", a souligné Barbara Pompili.
Nouvelles zones de protection de la biodiversité
La ministre a par ailleurs affirmé que de nouvelles zones de protection de la biodiversité seront annoncées prochainement. "La biodiversité nous permet une eau de qualité, elle nous permet de mieux nous protéger, a-t-elle justifié. Quand on la tue, qu'on bétonne, les risques d'inondations augmentent, les risques de chaleur plus forte aussi."
Interrogée sur le moratoire sur les nouvelles surfaces commerciales en périphérie des villes demandé par la convention citoyenne pour le climat, la ministre a expliqué vouloir "travailler aussi sur les entrepôts logistiques qui artificialisent aussi beaucoup les sols", face à la "frénésie des ventes en ligne". Cette mesure ne se veut pas "une arme anti Amazon", se défend-elle, appelant à un modèle de développement qui permette la vente en ligne, tout en assurant aux petits commerçants et artisans de pouvoir travailler et de maintenir ainsi de la "vie" dans les centres-villes et villages. Pour aboutir au moratoire, elle souhaite qu'une mission soit confiée à un parlementaire le temps de "mettre à plat" les questions "sur l’artificialisation, les problèmes d’emploi et de développement de territoire. Et qu’ensuite on prenne une décision".