Un quart des entreprises artisanales veulent encore recruter
Malgré les incertitudes liées à la crise de l’énergie et la guerre en Ukraine, les entreprises artisanales, dont le nombre est en hausse, continuent d’être optimistes. Un quart d’entre elles se disent prêtes à recruter, selon le réseau des chambres des métiers et de l’artisanat qui estime à 500.000 le nombre d’emplois à pourvoir.
Hausse des coûts de l’énergie, difficultés d’approvisionnement et pénuries de main-d’œuvre ne minent pas le moral des artisans. Malgré cette situation "préoccupante", selon le président de CMA France, Joël Fourny, les indicateurs rassemblés par le réseau consulaire et présentés à l’occasion de leur conférence de presse de rentrée, mardi 29 août, incitent à l’optimisme.
Au premier semestre 2022, on compte 1,83 million d’entreprises artisanales, avec 80.000 créations nettes. Selon un sondage mené par CMA France auprès de 2.000 entreprises artisanales, 73% des artisans prévoient de maintenir leur activité dans les 6 prochains mois ; 43,7% "restent optimistes" et 13% sont confiants. Près d’un quart (21,3%) déclarent un chiffre d’affaires en hausse par rapport au premier semestre 2021, tandis qu’il reste stable pour 45,6% d’entre eux. Seuls 27,5% estiment que leur activité va se dégrader dans les six prochains mois. Le remboursement des prêts garantis par l’État (PGE) ne suscite pas d’inquiétude à ce stade au sein du réseau du fait d’emprunts relativement limités tant en volumes qu’en valeur.
Alimentation et bâtiment en première ligne pour recruter
Un quart des entreprises artisanales se disent prêtes à recruter dans l’année à venir, dont plus d’une moitié d’ici à six mois, voire tout de suite. De tels projets sont les plus fréquents dans l’alimentation (42,6% des entreprises artisanales), secteur suivi par le bâtiment (31%), les services (19%) et les fabrications (15%). Cela équivaudrait à 500.000 emplois au global, extrapole CMA France.
21,7% des entreprises artisanale se disent en outre prêtes à accueillir un ou plusieurs apprentis dans les six prochains mois. Là encore, les secteurs de l’alimentation et du bâtiment sont en première ligne. Au total, "plus de 10.000 entreprises cherchent à recruter des apprentis", estime Joël Fourny, qui manifestait sa vigilance quant au niveau des coûts contrats, la veille de l’annonce des "corrections" du gouvernement, en raison des investissements opérés par une partie des CFA du réseau dans le contexte de croissance du nombre d’apprentis. "Coup de rabot et coup de rabot, ça va finir par devenir compliqué", s’est-il inquiété, anticipant la seconde vague de réduction des coûts contrat prévue par le gouvernement l’an prochain, alors que les coûts de l’énergie augmentent en parallèle.