Un problème de "modèle économique des transports en commun", alerte Jean-Baptiste Djebarri
Jean-Baptiste Djebbari a dressé ce 25 octobre sur Europe 1 un tableau sombre de la situation des transports collectifs, fortement touchés par la crise sanitaire. "Nous aurons à avoir une discussion très sérieuse avec les régions sur le sujet parce que si nous observons sur un temps long un décrochage, comme c'est le cas maintenant, de la fréquentation des transports en commun, nous aurons un problème de modèle économique des transports en commun", a indiqué le ministre délégué aux Transports.
Il a cité l'exemple de la fréquentation du métro parisien, inférieure actuellement "de 40%" par rapport à l'an dernier. Ile-de-France Mobilités a d'ailleurs encore annoncé ce 26 octobre une réduction de l'offre de transports en commun de la région parisienne à partir de ce mercredi 28 octobre à 21h00, avec notamment la circulation d'un métro sur deux.
Pour le ministre, la chute de fréquentation "promet d'être assez durable". "C'est évidemment des sommes qui sont colossales, a-t-il poursuivi. Il faudra si tout cela perdure - y compris par des effets structurels, le recours au télétravail, une forme de 'démétropolisation'(...) - avoir cette discussion rationnelle, froide, lucide, avec les gens qui aujourd'hui organisent les transports en région, parce que ce sont des volumes considérables".
La présidente d'Ile-de-France Mobilités (IDFM) Valérie Pécresse est parvenue début septembre à un accord avec le gouvernement pour compenser les pertes de recettes liées au Covid-19, estimées à 2,6 milliards d'euros cette année (voir notre article et son encadré). Les associations de collectivités - Assemblée des communautés de France (AdCF), France Urbaine, Groupement des autorités responsables de transport (Gart) – ont demandé à l'Etat d'étendre le bénéfice de ce dispositif à l'ensemble des autorités organisatrices de la mobilité (AOM). Le message est passé auprès du gouvernement puisque lors d'une réunion ce 13 octobre entre Jacqueline Gourault, ministre de la Cohésion des territoires, et les élus de France Urbaine, ont été annoncées des mesures complémentaires de soutien aux AOM qui font face à des pertes de recettes fiscales et tarifaires. "Le mécanisme qui sera élaboré conjointement par le ministère de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales et par le ministère délégué aux Comptes publics s’inspirera du protocole d’accord signé entre l’Etat et Île-de-France Mobilités", indique le communiqué commun du ministère de la Cohésion des territoires et de France Urbaine.
Sur la question des TGV, Jean-Baptiste Djebbari a précisé ce 25 octobre qu'"il n'y a pas de sujet de fermetures de lignes", mais "peut être" à "un moment d'adapter les fréquences quand sur tel ou tel trajet vous avez beaucoup de TGV". Dernièrement, le président des Hauts-de-France, la maire de Lille et le président de la Métropole européenne ont écrit un courrier commun au P-DG de la SNCF pour protester contre la suppression de 5 TGV par jour entre Paris et Lille.