Urbanisme - Un colloque international pour "faire la ville durable"
"Donner du sens au concept de ville durable, susciter des questionnements et ouvrir des perspectives pour l'avenir." Tel est, résumé par Michèle Pappalardo, commissaire générale au Développement durable, le triple objectif assigné au colloque "Faire la ville durable. Inventer une nouvelle urbanité", qui se tiendra les 20 et 21 janvier 2011 à Marne-la-Vallée (77). Organisé par le ministère de l'Ecologie, l'Epamarne (établissement public d'aménagement de Marne-la-Vallée) et l'université Paris-Est Marne-la-Vallée, cet événement proposera "un questionnement croisé sur la ville durable à partir d'échanges entre chercheurs, collectivités locales, entreprises et professionnels de la ville", a expliqué Michèle Pappalardo, lors de la présentation du colloque le 3 décembre. Plus de 400 participants sont attendus à cette manifestation qui privilégiera l'approche pluridisciplinaire mais aussi l'ouverture internationale, avec un tiers d'intervenants étrangers. Les ateliers prévus sur ces deux jours aborderont les questions des solidarités urbaines, de l'économie verte, des systèmes urbains complexes, etc.
De nombreux exemples seront mis en avant comme celui de la ville américaine de Portland, dans l'Oregon, considérée comme la capitale verte des Etats-Unis. Depuis 25 ans, elle a assis son développement sur les économies vertes. Elle a aussi joué un rôle pionnier en faisant des transports publics urbains un outil d'aménagement durable et en reconvertissant des friches industrielles pour contenir l'urbanisation. Plus au nord, Vancouver, au Canada, cherche à faire de la ville durable un facteur d'intégration sociale. Autre initiative présentée à Marne-la-Vallée : le GWL Terrein, une ancienne friche industrielle située à moins de 3 km du centre d'Amsterdam qui a été reconvertie dans les années 1990 en quartier d'habitations dense, écologique et sans voiture, avec une large implication des habitants, de la conception à la gestion de l'écoquartier.
Plus près de nous, Jean-François Caron, maire de Loos-en-Gohelle et vice-président de la communauté d'agglomération de Lens Liévain (62), viendra présenter les efforts mis en oeuvre par cette petite ville, située en plein bassin minier et dotée de faibles ressources, pour se mettre à l'heure du développement durable. En dix ans, l'ensemble de son parc immobilier a été certifié HQE et les habitants ont vu leurs factures d'eau et d'électricité diminuer respectivement de 48% et de 35%. La commune a aussi réinstallé 15 km de corridors biologiques. Autre exemple français : Jean-Patrick Masson, vice-président du Grand Dijon, viendra présenter le schéma de cohérence territoriale (Scot) du Grand Dijon arrêté en 2009. Celui-ci consacre une organisation multipolaire du territoire, avec des objectifs conciliant attractivité économique, accueil de nouvelles populations, préservation et valorisation des ressources naturelles, réduction de la consommation de foncier, le tout dans une volonté d'équilibrer ville et campagne et d'articuler les territoires et les échelles. Parallèlement au colloque, un cluster "ville durable" sera constitué en temps réel à Marne-la-Vallée les 21 et 22 janvier, a précisé Michèle Pappalardo. D'un côté, un Carrefour de la recherche présentera le potentiel des organismes de recherche du pôle Paris Est ainsi que des applications économiques innovantes portées par de jeunes start ups. De l'autre, une Convention d'affaires sur les filières de l'économie verte entend faciliter les rendez-vous entre acteurs économiques nationaux et internationaux impliqués dans la ville durable.
