Transmissions de PME : quelques régions tirent leur épingle du jeu en 2022
Thermomètre du dynamisme économique, le marché des transmissions de PME a enregistré un recul de 8% l'an dernier, selon le cabinet de conseil In Extenso Finance, qui y voit plutôt une "forte résilience" dans un contexte international déprimé. Enregistrant d'importantes hausses des transactions, la Bretagne, la Normandie, les Hauts-de-France et l’Occitanie sont en situation de "rattrapage" vis-à-vis de l'axe Paris-Lyon.
© In Extenso Finance et Adobe stock
Dans un contexte économique et géopolitique morose, les transmissions de PME ont connu un ralentissement de 8% en 2022, selon le 7e panorama du cabinet de conseil In Extenso Finance. Ce recul n'a rien d'alarmant et dénote une "forte résilience", note le cabinet au vu des nombreuses difficultés actuelles (hausse des taux d’intérêt, tensions inflationnistes, difficultés d'approvisionnement et incertitudes liées à la guerre en Ukraine), sachant que 2021 était une "année exceptionnelle de rattrapage" de l'après-covid. Ce contexte d'incertitudes engendre un "stop and go psychologique" qui ne favorise pas la prise de décision. Autrement dit, le résultat aurait pu être bien plus mauvais.
Le panorama intitulé "Régions & Transmission : panorama des cessions et acquisitions de PME" se concentre sur les opérations de moins de 50 millions d'euros et présente une cartographie régionale des transactions. L'axe Paris-Lyon reste "solide", en raison de l'attractivité des deux métropoles, avec 387 transactions enregistrées en Ile-de-France et 167 en Auvergne-Rhône-Alpes (Aura) sur un total de 1080 opérations. Soit un peu plus de la moitié (51%). Toutefois, après une année de rebond, l'Ile-de-France enregistre pour la première fois une baisse. Une chute, même, avec 35% de transactions en moins et ce malgré le marché très porteur des grands événements sportifs à venir. A cet égard, la Bretagne, la Normandie, les Hauts-de-France et l’Occitanie sont en situation de rattrapage et enregistrent de fortes progressions, allant de 5% pour l'Occitanie à 14% pour la Normandie. Les Hauts-de-France enregistrent 74 opérations (+10%), avec trois secteurs qui connaissent une "consolidation croissante" : les TMT (technologies, médias et télécommunications), les services et le BTP.
Aura s'affirme comme une région moteur
En revanche, les Pays de la Loire et le Centre-Val de Loire enregistrent respectivement une chute de 45% (46 opérations) et de 37% (22), suivis de la région Paca (-21%, avec 60 transactions) et le Grand Est (-14%).
Pour le cabinet, la région Aura continue de "s’affirmer de plus en plus comme une région moteur de l’économie française", sur fond de "marché de l'emploi en plein boom" de la métropole lyonnaise.
Par rapport à 2021 où le rebond touchait l'ensemble des secteurs, l'année 2022 semble beaucoup plus contrastée, constate par ailleurs l'étude. Le BTP est le secteur le plus dynamique avec 111 opérations, soit une progression de 52% sur un an. Phénomène qui s'explique par "les chantiers du Grand Paris, la préparation des Jeux Oympiques et Paralympiques, et la montée en puissance des exigences et des normes environnementales".
Les transports sont dans une "tendance lourde de consolidation progressive"' (+15%, 49 opérations) qui ne profite cependant pas aux microentreprises. Stable avec 332 opérations, le secteur des TMT "reste le plus actif et le plus prisé par les sociétés étrangères". En revanche, les biens d'équipement connaissent un recul de 37% ! La baisse est aussi importante dans la distribution (-21%), l'énergie et les matières premières (-20%) et dans une moindre mesure pour les services aux entreprises, l'agroalimentaire et la santé-pharma.
Le panorama relève l'appétit croissant des fonds d'investissement dans les acquisitions de PME (22% des opérations). La part des acquéreurs étrangers reste stable (17%). A noter que les Etats-Unis sont devenus le premier acquéreur étranger (29 opérations), passant devant le Royaume-Uni (17).
