Transition écologique : une acceptabilité sociale à élasticité variable

Deux enquêtes sur l'acceptabilité sociale de la transition écologique ont été présentées ce 11 octobre lors du Congrès d'Intercommunalités de France à Orléans. Un premier sondage exclusif, réalisé par l'Ifop, montre que les Français sont largement conscients des conséquences du changement climatique et sont prêts à consentir aux politiques publiques en faveur de la transition écologique. Mais une seconde enquête réalisée auprès des présidents des intercommunalités sur leur perception de cette acceptabilité montre des résultats plus nuancés.

Alors que le Zéro artificialisation nette (ZAN), les zones à faibles émissions (ZFE) ou les restrictions d’eau donnent régulièrement lieu à des polémiques, qu'en est-il aujourd'hui de l'acceptabilité sociale de la transition écologique ? Intercommunalités de France a dévoilé ce 11 octobre à Orléans, lors de son congrès annuel, les résultats d'un sondage exclusif* commandé à l'Ifop et les a confrontés à une enquête menée auprès des présidents d'intercommunalités, qui ont été 204 à répondre.

Le sondage de l'Ifop montre d'abord que la nécessité de prioriser l'adaptation au changement climatique est massivement partagée (85% des répondants).  Une écrasante majorité (82%) s'attend aussi à des conséquences directes sur sa vie dans les prochaines années.

ZFE, ZAN ... : les élus beaucoup plus nuancés sur l'acceptabilité

Sur les grands enjeux d'actualité de la transition écologique, les zones à faibles émissions emportent l'adhésion d'une majorité des personnes interrogées (62% d'opinions favorables). Sans surprise, ce sont les habitants des communes rurales qui se montrent les plus réticents mais malgré tout, les opinions favorables l'emportent (52% contre 48% de personnes opposées). Les présidents d'intercommunalités, eux, estiment que 47% seulement de leurs administrés sont favorables aux ZFE.

Dans le sondage Ifop, les restrictions en cas de pénuries d'eau apparaissent aussi comme étant largement comprises (85% d'opinions favorables). Pour les présidents d'intercommunalités, le taux d'opinions favorables de la population est légèrement moindre (82%). Par contre, si dans le sondage Ifop, 87% des personnes interrogées adhèrent massivement à l'objectif de zéro artificialisation nette des sols, les présidents d'intercommunalités estiment que seulement 29% de leur population y est favorable.

Dans le sondage Ifop, la tarification incitative de la collecte des déchets recueille 64% d'opinions favorables. Au chapitre des enjeux, c'est en termes de prévention des risques qu'il reste beaucoup de chemin à parcourir : seuls 39% des personnes interrogées se disent suffisamment informées sur la conduite à tenir en cas d'inondation, d’incendie, de mouvements des sols, ou autre événement climatique extrême.

Financement de la transition écologique : l'Etat, premier acteur

Interrogés sur les efforts à fournir pour faire la transition écologique, près de 6 Français sur 10 considèrent qu'ils ont la capacité de favoriser les modes de déplacement doux au lieu de la voiture, sauf naturellement dans les communes rurales où 73% répondent par la négative.

Pour porter le financement de la transition écologique, l'Etat est le premier acteur cité (69% des réponses), loin devant les collectivités locales et les entreprises, qui font jeu égal (38%). Viennent ensuite tous les citoyens (28%), légèrement devant les citoyens plus riches (27%). 67% des personnes interrogées estiment que les aides à la transition écologique et énergétique devraient concerner tous les ménages et seulement 33% jugent qu'elles devraient cibler en priorité les personnes les plus vulnérables. 85% des présidents d'intercommunalités estiment en revanche que la transition écologique devrait rimer avec justice sociale.

Une thématique qui pèsera lors des prochaines élections locales

Interrogés sur l'échelle territoriale la plus adaptée pour agir sur les enjeux liés à la transition écologique, 64% des sondés répondent d'abord la France. Viennent ensuite l'Europe (46% des répondants), la région (34%) et le département (24%). Le bloc communal arrive loin derrière (19% citent l'intercommunalité, 13% la commune).

Enfin, 67% des personnes interrogées estiment que lors des prochaines élections locales (municipales, départementales, régionales), les propositions des différents candidats en matière de transition écologique et de lutte contre le changement climatique pèseront sur leur vote, quel que soit le type de territoire où ils vivent. Les présidents d'intercommunalités répondent à 73% que ces propositions seront "déterminantes".

*Enquête menée auprès d’un échantillon de 1.507 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus ; représentativité assurée selon la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région et catégorie d'agglomération.

 

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