Transition écologique : des dépenses en hausse de 28% pour les régions en 2020
En 2020, les régions ont dépensé 1,2 milliard d'euros, soit 18 euros par habitant, en faveur de la transition écologique, selon la deuxième édition d'une enquête annuelle sur le sujet publiée par Régions de France ce 26 octobre. Ce budget est en hausse de 28% par rapport à 2019 et se renforce sur tous les champs, de l'énergie à l'économie circulaire en passant par la biodiversité et les politiques de l'eau et du littoral.
La crise Covid n'a pas empêché les régions d'accroître leurs dépenses en faveur de la transition écologique en 2020, au vu de la deuxième édition de l'enquête sur cette thématique réalisée auprès de 16 régions dans le cadre de l'observatoire des politiques régionales conduit par Régions de France. Publiés ce 26 octobre, ces résultats, qui s'accompagnent de 100 fiches sur les actions emblématiques des régions en fonction des domaines d'intervention, montrent que les budgets régionaux en faveur de la transition écologique ont crû de 28% par rapport à 2019, pour atteindre 1,2 milliard d'euros, soit 18 euros par habitant.
74% de dépenses volontaires
"Les régions interviennent sur toute la chaîne des projets de transition écologique, de l’amont à l’aval (planification et stratégie, observation, soutien aux acteurs, actions), relève l'enquête, dont la première édition avait été publiée en décembre 2020. [Elles] déploient prioritairement leurs moyens dans les projets concrets qui représentent 86% de leurs dépenses et dans le soutien aux acteurs collectivités-entreprises-associations pour 10% du total. Cette politique publique est choisie et non subie avec 74% de dépenses volontaires." Aux moyens budgétaires s'ajoutent 674 emplois équivalents temps plein (ETP) directement en charge des questions relatives à la transition écologique et énergétique au sein des régions (+10% par rapport à 2019) et 71 ETP travaillant sur ces questions au sein des services régionaux, "soit un total de 745,5 emplois (ETP)", note l'étude.
Efficacité énergétique des bâtiments et production d'énergie en tête
Le poste de dépenses le plus important est l'efficacité énergétique et la production énergétique décentralisée (43% du total). Il devance nettement les politiques de l'eau (27%) et les actions en faveur de la biodiversité (17%) mais en termes de dépenses, "tous les champs thématiques de la transition écologique sont renforcés", souligne Régions de France. Le budget en faveur de l'efficacité énergétique des bâtiments a augmenté de 38% entre 2019 et 2020, pour atteindre 315,4 millions d'euros. "Hors bâtiments tertiaires privés et publics dont les lycées, l’habitat résidentiel et le logement social sont les deux cibles prioritaires des interventions régionales en faveur d’un habitat plus durable", commente Régions de France. Avec 190,4 millions d'euros, le budget en faveur de la production énergétique décentralisée a connu une hausse de 19% entre 2019 et 2020. L'appui au développement des énergies renouvelables constitue le premier poste de dépenses régionales en faveur de la transition énergétique mais les régions sont aussi pionnières sur le développement de l'hydrogène vert dont la part croît rapidement avec 11% des dépenses, souligne régions de France.
Politiques de l'eau et du littoral : plus de 20% des dépenses consacrées à la lutte contre les inondations
Le budget en faveur de la biodiversité (198,5 millions d'euros) a connu une croissance beaucoup plus modérée (+5% entre 2019 et 2020). Alors que les régions, déjà chefs de file biodiversité, ont vu leurs prérogatives renforcées dans les politiques en matière d'aires protégées (parcs naturels régionaux, réserves naturelles régionales, gestionnaires), l'appui à ces derniers, aux collectivités et aux associations constituent des priorités d'intervention.
Les dépenses globales des régions en faveur des politiques de l’eau et du littoral ont atteint 132 millions d'euros en 2020, auxquels s'ajoutent 184 millions d'euros pour les infrastructures de ports et voies d'eau. Sans prendre en compte les infrastructures, elles ont augmenté de 15 millions d'euros entre 2019 et 2020 (+13%). Si on inclut les infrastructures, cette augmentation est de 87 millions d'euros. Le premier poste de dépenses (22%) est la lutte contre les inondations. L’enquête intègre aussi en 2020 un nouvel axe d’analyse sur le soutien aux schémas d'aménagement et de gestion des eaux (Sage) approuvés. Quatre régions (Bretagne, Grand-Est, Pays de la Loire, Provence-Alpes-Côte d'Azur) ont pris la compétence d’animation et de concertation dans le domaine de la gestion de la protection de la ressource en eau et des milieux aquatiques et d’autres régions ont engagé une réflexion en 2022, indique l'étude.
Qualité de l'air : un soutien marqué à la mobilité décarbonée
Le budget en faveur de la qualité de l'air est le plus modeste (31,4 millions d'euros) mais a connu une hausse de 26% entre 2019 et 2020. "Si le soutien au développement de la mobilité décarbonée constitue une part importante des dépenses régionales [57% en incluant les 15 millions d'euros du plan "Changeons d'air" en Île-de-France], les régions, en tant que cheffes de file Air montrent leur capacité à organiser la concertation avec les collectivités, l'échange de pratiques et l'harmonisation des évaluations sur l'ingénierie territoriale", estime Régions de France.
Enfin, note l'association, "les régions se sont pleinement saisies de leur rôle d'animation et de coordination des acteurs de l'économie circulaire, collectivités, entreprises et associations, tel que reconnu dans la loi anti-gaspillage et économie circulaire (Agec) de 2020." Avec un total de 59,8 millions d'euros, leur budget en faveur de la gestion des déchets et de l'économie circulaire a connu une hausse de 35,6% entre 2019 et 2020. 45% de leurs dépenses en la matière ont été consacrées à l'appui aux entreprises et associations dans leurs projets et 36% au soutien aux collectivités.