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Tourisme : les marchés de Noël auront bien lieu, mais sous protocole renforcé

Lors de sa conférence de presse du 6 décembre sur la situation sanitaire (voir notre article du même jour), Jean Castex a confirmé le maintien des marchés de Noël. Mais cette ouverture sera très encadrée. Le Premier ministre a en effet expliqué que "pour ce qui concerne les manifestations et événements en extérieur, comme les marchés de Noël, les protocoles devront évoluer sous le contrôle des préfets pour que les conditions de consommation de produits alimentaires soient strictement encadrées et réservées à des zones soumises au contrôle strict du passe sanitaire". 
Cette annonce – sous réserve que la situation ne se dégrade pas – est un soulagement pour les collectivités organisatrices de ces marchés de Noël, qui se développent depuis plusieurs années et sont devenus des pôles d'attractivité touristique et commerciale. On se souvient en effet que les marchés de Noël avaient été annulés en décembre 2020 (voir notre article du 16 décembre 2020). Elle n'est toutefois pas vraiment une surprise. Un "protocole sanitaire applicable pour les marchés ouverts et couverts, dont les marchés de Noël" a en effet été élaboré dès la fin novembre. Ce protocole d'ensemble sur les marchés fait un sort particulier aux marchés de Noël, puisque ces derniers, "de par leur dimension festive, sont soumis au passe sanitaire, alors que le passe sanitaire n'est pas exigé dans les autres marchés, ouverts et couverts". Cette soumission au passe sanitaire doit s'entendre "dans des conditions qui peuvent faire l'objet d'échanges entre les élus et les représentants de l'Etat et en veillant notamment à ce que les modalités du contrôle ne conduisent pas à exiger la présentation du passe sanitaire pour l'accès à d'autres lieux".
Pour le reste, le protocole est commun à tous les types de marchés, ouverts ou couverts. Il prévoit notamment la désignation d'un "référent Covid" par l'organisateur du marché. Par ailleurs, toute personne de plus de onze ans doit porter un masque de protection, ce dernier étant en outre "fortement recommandé" dès l'âge de six ans. D'autres dispositions sont plus habituelles, comme la mise à disposition de gel hydro-alcoolique aux entrées du marché ou la mise en place d'une information sur les mesures et les gestes barrières. Sur l'organisation du marché, le protocole prévoit notamment que "l'implantation du marché peut être étendue, afin de mieux séparer les commerces et étals". Il en est de même pour les horaires d'ouverture. Il est en outre recommandé de définir un sens de circulation unique à l'intérieur du marché avec, si possible, des marquages au sol et, devant chaque étal, la matérialisation des distances à respecter et l'installation de plexiglas. Il convient également de favoriser les paiements sans contact et de désinfecter régulièrement les claviers de paiement, caisses et plan de travail. Outre des dispositions pour les salariés travaillant sur les marchés, le protocole prévoit des mesures renforcées de nettoyage (avec élaboration d'un "plan de service de nettoyage périodique avec suivi") et de ventilation pour les marchés couverts, avec mesure du CO2 dans l'air "à des endroits significatifs de la fréquentation et à des périodes de réelle fréquentation chargée". 
Les incertitudes liées à la cinquième vague et à la menace du variant Omicron ont toutefois engendré une certaine confusion. Des communes ont ainsi décidé d'annuler leur marché de Noël, qu'il s'agisse de métropoles comme Lyon pour le marché de Noël de la place de la Croix-Rousse ou de petites villes comme Lentillères (Ardèche, 230 habitants). D'autres villes, comme Colmar, ont choisi de réduire le nombre de chalets tandis que certaines, comme Lille, ont décidé d'instaurer une jauge de fréquentation. Il reste désormais à savoir si les propos du Premier ministre et la diffusion du protocole amèneront certains organisateurs à revoir leur position.