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Elus - Sur Leboncoin, un maire offre aux députés un "stage de découverte" de la gestion communale

Un "stage de découverte de la réalité communale" pour "les députés n'ayant jamais exercé de responsabilités municipales". C'est l'offre que Christophe Dietrich, maire sans étiquette de Laigneville dans l'Oise, a déposée le 30 août sur le site de petites annonces Leboncoin. L'annonce est "sérieuse", assure-t-il, en détaillant le programme qu'il réservera aux candidats : "Vous pourrez vivre au quotidien ce qu'est un désert médical à 1 heure de Paris, vous pourrez évaluer le résultat de l'abandon des emplois aidés pour les communes, vous aurez aussi la chance de mesurer l'impact des 13 milliards d'économie..." Il prévient aussi que ce stage ne sera pas de tout repos et que mieux faudrait ne pas avoir d'"antécédents cardiaques": "vous irez à la rencontre des administrés (âmes sensibles s'abstenir)" et des "horaires hyper flexibles" seront à prévoir. "Vous ne manquerez rien des éventuels appels d'urgence à 2h du matin", écrit-il en maniant l'humour et l'ironie.
Par cette initiative originale, que de nombreux médias ont relayée ces derniers jours, le maire de Laigneville entend mettre le doigt sur "l'inexpérience" des nouveaux élus nationaux qui, au surplus, ne seraient pas à l'écoute des élus du terrain, comme il l'a expliqué à nos confrères de France 3 Régions. Christophe Dietrich n'en est pas à son premier coup d'éclat médiatique. Par le passé, il a organisé des opérations "coup de poing" contre des auteurs des décharges sauvages. Il retournait aux habitants leurs déchets encombrants. En mai dernier, il s'est aussi illustré par la signature d'un arrêté municipal interdisant à ses administrés de mourir à leur domicile. L'édile voulait ainsi protester contre la difficulté pour les résidents de sa commune de trouver un médecin pour l'établissement d'un certificat de décès (voir notre récent article, Certificats de décès : de nouveaux modèles entreront en vigueur le 1er janvier 2018).

Dans la série petites annonces... A vendre : hôtel de ville, cinéma, école...
L'hôtel de ville, une école et un cinéma de Frontignan (Hérault) mis en vente pour 2,5 millions d'euros chacun : c'est l'idée qu'a eu le maire socialiste de la ville pour dénoncer la baisse des dotations de l'Etat aux collectivités locales. Dans la nuit de jeudi à vendredi, trois grandes banderoles : "A vendre" ont été déployées sur les trois bâtiments appartenant à la municipalité. Sur les banderoles, les noms des agences immobilières fictives renvoient directement au président de la République et au Premier ministre: "Jupiter et fils" ou encore "SCI Philippe". Sur le site Leboncoin.fr, trois annonces proposaient ces biens à 2,5 millions d'euros, avant d'être désactivées par l'opérateur. "2,5 millions d'euros, c'est le montant de la baisse totale de la dotation sur 5 ans pour Frontignan", a calculé Pierre Bouldoire, le maire de cette commune de 23.000 habitants, interrogé par l'AFP. "J'ai voulu montrer que la politique du gouvernement aurait des effets sur les services publics", a-t-il déclaré. Les habitants de Frontignan, qui ont découvert les banderoles vendredi matin, ont "d'abord cru à une action d'opposants politiques", a raconté le maire à l'AFP. "Mais quand je leur ai expliqué la raison de cette action, ils m'ont soutenu."
AFP
 

 

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