Voirie - Six innovations à expérimenter sur les routes
A l'occasion du Congrès mondial de la route, qui se tient à Paris jusqu'au 21 septembre, Patrice Parisé, directeur général des routes au ministère de l'Ecologie, a dévoilé le 19 septembre la liste des propositions retenues pour faire l'objet d'expérimentations sur les chantiers routiers, après un appel à projets lancé en mars 2007 par le Comité de l'innovation routière.
Le jury présidé par le directeur du Service d'études techniques des routes et autoroutes (Setra) a sélectionné six dossiers sur les quatorze établis par neuf entreprises. Deux thèmes, retenus par le Comité d'innovation routière, devaient être mis en avant par les candidats à travers leurs recherches : la réduction de la gêne occasionnée par les chantiers et la réduction de la consommation d'énergie. L'intérêt des innovations pour les maîtres d'ouvrage, les possibilités d'évaluation de leurs apports et leur qualité technique ont été les éléments clés de cette sélection. Quatre des six lauréats ont présenté des projets portant sur des techniques d'enrobés (intégration d'agrégats recyclés, abaissement de la température de fabrication). Autres projets électionnés : un écran antibruit avec glissière de sécurité incorporée et un système de gestion du trafic pouvant fonctionner à l'énergie solaire et donc peu coûteux.
Par leur rôle de gestionnaire d'un réseau routier décentralisé, les collectivités territoriales, au premier rang desquelles les départements, peuvent être intéressées pour offrir un cadre d'expérimentation afin de tester en situation réelle, sur des chantiers en cours, les procédés retenus.
Comme l'a fait savoir le représentant de l'association ITS Bretagne*, créée à l'initiative du conseil général des Côtes-d'Armor, "nous sommes tout à fait partants pour jouer cette carte". Déjà en Bretagne, ont été testés des systèmes d'alerte à contre-sens sur les routes à deux fois deux voies. Le projet d'implantation d'écrans anti-bruit avec glissière de sécurité modulable pourrait intéresser la Bretagne et d'autres collectivités. Celles-ci devront, le cas échéant, passer des marchés publics de travaux ou de maîtrise d'oeuvre pour la réalisation de ce type d'expérimentations, en application de l'article 75 du Code des marchés publics. La garantie sera fixée dans ce cadre contractuel. Pour chaque marché passé, un protocole d'expérimentation devra ensuite être passé entre le pouvoir adjudicateur et l'organisme public responsable du programme national. A l'issue de chaque expérimentation, les entreprises concernées se verront remettre un bilan de celle-ci conformément au protocole de façon à faciliter la diffusion du produit testé. La remise d'un label est aussi une éventualité retenue par le ministère de l'Ecologie pour permettre un développement de ces procédés à l'étranger.
Enfin, pour soutenir une démarche d'innovation au niveau local, Patrice Parisé a annoncé que des conférences techniques interdépartementales menées dans le cadre des centres d'études techniques de l'équipement (Cete), devraient voir le jour pour travailler en symbiose avec les collectivités locales afin de mieux répondre aux besoins des entreprises et des maîtres d'ouvrage.
Xavier Sidaner / Victoire Editions
*Lieu d'échanges et de réflexions, l'association ITS Bretagne anime, coordonne et soutient les acteurs et les initiatives en matière de recherche et d'innovation dans les domaines relatifs aux systèmes de transports intelligents.
Référence : arrêté du 7 mars 2007 relatif à la création d'un programme public national de recherche, essai et expérimentation dans le domaine de la voirie et des réseaux divers (JO du 20 avril 2007, p. 7046).