Culture - Signature d'une charte "Culture-gens du voyage et Tsiganes de France"
Audrey Azoulay, ministre de la Culture, a signé, le 22 septembre, une charte "Culture-gens du voyage et Tsiganes de France" avec le président de la Commission nationale consultative des gens du voyage et neuf associations nationales représentant les gens du voyage. Cette charte résulte d'une initiative de Dominique Raimbourg, député (PS) de la Loire-Atlantique, président de la commission des lois de l'Assemblée et président de la Commission nationale consultative des gens du voyage. L'ambition affichée est de "faire connaître la culture des gens du voyage", dont "[les] traditions constituent une richesse culturelle présente dans l'ensemble de nos régions et [...] doivent être davantage reconnues".
"Modifier le regard de la société"
Les "champs d'intervention" définis par la charte sont nombreux et répondent à des approches très diverses : modifier le regard de la société sur les minorités culturelles qui forment les gens du voyage et les Tsiganes de France (GDVTDF), reconnaître la citoyenneté, la mémoire, les identités, les cultures, les métiers et les savoir-faire, valoriser et protéger les arts forains et circassiens, faire découvrir leurs patrimoines culturels matériels et immatériels, mais aussi donner aux GDVTDF "le meilleur accès à l'offre culturelle" et développer les actions d'éducation artistique et culturelle à destination des familles et des enfants.
Il s'agit aussi d'encourager la réalisation d'actions et d'événements culturels, de renforcer la valorisation et la protection des langues parlées par les intéressés, de soutenir l'effort pour réduire les inégalités face à la maîtrise de la langue française, ou encore de lutter contre la fracture numérique.
Pas de budget, mais des engagements
La charte ne mentionne aucune enveloppe budgétaire pour financer la mise en œuvre de ces différents objectifs. En revanche, elle précise "le rôle stratégique du ministère de la Culture" et liste les actions que celui-ci sera amené à décliner. Il s'agit en l'occurrence de faire accéder les GDVTDF à l'ensemble des dispositifs interministériels, de diffuser la charte auprès des directions régionales des affaires culturelles (Drac) et de proposer sa déclinaison régionale, de développer des actions contractuelles sur l'animation de territoires "éloignés de la culture mais traversés par l'itinérance des GDVTDF", ou encore de créer des liens avec les associations de solidarité et les fédérations d'éducation populaire. Sur le terrain, le ministère encouragera notamment la mise en place de partenariats au niveau déconcentré entre les signataires et le réseau culturel de proximité.
Au terme d'une période de trois ans, le secrétariat général du ministère élaborera - en concertation avec l'ensemble des membres du réseau - une synthèse des travaux menés par le groupe de travail Culture de la Commission nationale consultative des gens du voyage, ainsi qu'une présentation des actions. Ces documents seront présentés pour examen et avis à la Commission nationale consultative.