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Siège du Parlement européen : la France fait part de "sa grande préoccupation" au président Sassoli

La question du siège du Parlement européen n'en finit plus d'envenimer les relations entre le président de ce dernier, David Sassoli, et les autorités françaises. Le Covid a fait resurgir ce serpent de mer. Au prétexte de la situation sanitaire, les députés européens n'ont plus siégé dans la capitale strasbourgeoise depuis février dernier. Le président de la République française s'en est ému en septembre, dans un courrier resté sans effet. Si la session plénière de cette semaine se tient officiellement une nouvelle fois "à distance", les députés sont dans les faits nombreux à faire le déplacement bruxellois…

Cette fois, ce sont les investissements projetés pour rénover l'hémicycle bruxellois qui inquiètent. Dans une lettre ouverte, publiée le 23 novembre dans la presse, au président David Sassoli, la région Grand Est, l'eurométropole et la ville de Strasbourg ainsi que les conseils départementaux du Haut-Rhin et du Bas-Rhin se sont émus de ce projet – d'un montant de l'ordre de 500 millions d'euros – alors que "le Parlement européen dispose à Strasbourg, sa ville siège, d'un bâtiment parfaitement fonctionnel". Une pique à peine voilée au bâtiment bruxellois, officiellement baptisé Paul-Henri Spaak, du nom de l'un des fondateurs de l'UE, mais plus connu sous le nom de "Caprice des dieux" en raison de sa forme oblongue et des conditions de son édification… Un bâtiment qui, en dépit de sa relative jeunesse, souffre de nombreux maux (parmi lesquels infiltrations et, selon certains, instabilité).

Le projet de "rénovation" – sa reconstruction est parfois évoquée – n'est pas nouveau et ressort régulièrement des cartons. Il a toutefois incité le secrétaire d'État aux affaires européennes, Clément Beaune, à écrire à son tour, ce 25 novembre, au président Sassoli pour lui faire part de la "grande préoccupation" de la France à ce sujet. Il lui demande en outre "la pleine transparence sur les projets d'implantation ou de possible transfert" des services administratifs du Parlement, proposant que l'achèvement prochain de la construction du bâtiment "Osmose" à "l'immédiate proximité" du Parlement – strasbourgeois cette fois – soit l'occasion de relocaliser en Alsace certains d'entre eux. Une proposition qui n'est là encore pas nouvelle : les députés européens Anne Sander et Andres Schwab l'avaient formulée au prédécesseur de David Sassoli, Martin Schulz, dans un courrier adressé le 5 octobre 2015. Sans succès.

Dans sa missive, Clément Beaune prend également le soin de rappeler à David Sassoli "les engagements pris" pour compenser l'absence des sessions strasbourgeoises, et notamment la tenue à Strasbourg de la Conférence pour l'avenir de l'Europe. Sage précaution.

 

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