Sète, une politique culturelle qui fait confiance aux artistes (34)

« La politique culturelle du maire de Sète, François Commeinhes, consiste à être à l’écoute des acteurs de terrain, à leur faire confiance, et à accompagner les artistes dans leurs projets » expliquent de concert l’enthousiaste Fabrice Manuel, chargé du développement et du suivi des projets culturels à la mairie de Sète et à Sète Agglopole Méditerranée, ainsi que Jeanne Corporon, adjointe au maire, délégué à l’espace Brassens et aux évènements en lien avec l’audiovisuel. Cette ville portuaire a toujours été très dynamique, et ceci depuis sa fondation en 1666 par Louis XIV. Ancrée sur une mince bande de terre entre la mer et l’étang de Thau, Sète occupe une position géographique propice à l’exubérance et à l’ouverture d’esprit.

La ville célèbre ses enfants

Georges Brassens, Agnès Varda, Paul Valéry et Jean Vilar y sont nés… Et la municipalité a créé un musée ou un lieu dédié pour célébrer la mémoire de chacun d’eux. Mais les artistes contemporains ont aussi toute leur place à Sète. En 2020, le Musée International des Arts Modestes (MIAM) a été fondé par les artistes Hervé Di Rosa et Bernard Belluc, en partenariat avec la Ville et avec le soutien du ministère de la Culture et de la communication. La Chapelle du Quartier Haut, créée dans un ancien couvent, est aujourd’hui la galerie d’art municipale, et sa collection s’enrichit d’œuvres achetées par la ville à des artistes. C’est à Sète que la région Occitanie a implanté son Centre régional d’art contemporain, le CRAC Occitanie… Il y a aussi le théâtre de la Mer, fortification du XVIIe siècle devenue la plaque tournante des grands rendez-vous artistiques de la cité sétoise ; et le théâtre Molière, scène nationale, rénové par Sète Agglopôle Méditerranée ; deux cinémas, dont un Art et Essai en centre-ville, le conservatoire de musique de Sète, pilier central du conservatoire à rayonnement intercommunal… Mais si tous ces équipements contribuent à ce bouillonnement culturel, ce n’est pourtant pas tout…

Une effervescence qui attire les artistes

Ce qui fait la particularité de Sète, c’est que la ville cultive et soutient les artistes contemporains en leur offrant des espaces de création éphémère, y compris dans l’espace public. Cette liberté de créer, cette effervescence, ont attiré à Sète de nombreux artistes et acteurs de la culture, qui se sont installés dans des friches ou d’anciens chais de la vieille ville, ont tissé des réseaux, créé des galeries privées indépendantes comme la Pop galerie, mais aussi des lieux de concerts, de danse, de répétitions, etc.… Ils ont également renouvelé la clientèle des cafés et des restaurants, s’associant aux Sétois pour organiser des événements multiples, ponctués de performances et de créations en tous genres, sources d’attractivité pour le territoire.

Tournage de séries

Chargé du développement des projets culturels, Fabrice Manuel est directement rattaché au cabinet du maire. Il travaille avec la direction de la culture, mais aussi sur des projets liés au développement de la commune, par exemple sur la nouvelle Zac Est, où le maire l’a associé aux questions urbaines, ou encore au développement de la filière tournage cinématographique et des séries : Demain nous appartient, la saga diffusée sur TF1, ou Candice Renoir (France 2). Les Sétois se sont désormais habitués à voir les gros camions de production décharger leurs pieds de caméras et leurs équipes de tournage à travers les rues de la ville. L’activité séries télé est devenue un vrai pôle économique, au point que 70 % des techniciens sont embauchés localement, de même que les comédiens et figurants.

La ville a récemment réorganisé l’organigramme de la direction de la culture pour le structurer en quatre pôles, largement tournés vers l’accueil des artistes et des activités artistiques : un bureau d’accueil des tournages ; un bureau d’accueil des artistes ; un bureau d’accueil des festivals ; et un bureau de relations avec tous les publics, adaptées à leurs spécificités. Ainsi, la ville offre ses murs à des artistes contemporains, invités à peindre sur les murs du Musée à ciel ouvert (Maco), offrant ainsi aux habitants et visiteurs une gigantesque et insolite exposition en plein air, et contribuant activement à la diffusion de l’art auprès de tous les publics.

Généraliser l’éducation culturelle

De même, au-delà du financement d’équipements (musées, lieux d’expositions, théâtre de la Mer), la ville et l’agglomération ont signé la convention pour la généralisation de l’éducation culturelle, afin que 5 000 enfants bénéficient d’actions à l’éducation artistique ; 800 000 € de subventions seront versées aux 75 associations culturelles sétoises en 2022 ; l’école des Beaux-Arts est en cours de réhabilitation ; et la villa Salis, ancienne auberge de jeunesse, est en cours de reconversion en résidence d’artistes.

En 2022, Sète est arrivée en finale de la sélection Capitale française de la culture. La ville de Villeurbanne (69) a finalement été choisie. Décidée à ne pas baisser les bras, l’équipe prépare sa candidature pour la prochaine sélection Capitale européenne de la culture.