Séisme en Turquie et en Syrie : les associations d'élus se mobilisent

Entre le fonds de concours du Quai d’Orsay (Faceco), le fonds de solidarité de Cités unies France ou l'ONG Acted, les collectivités françaises ont plusieurs moyens de venir en aide aux régions de Turquie et de Syrie dévastées par le séisme survenu le 6 février. Sur place, le bilan s'alourdit de jour en jour et les autorités redoutent une crise sanitaire.

Alors que le bilan du séisme qui a frappé la Turquie et la Syrie, lundi 6 février, s’allonge de jour en jour, les associations d’élus se mobilisent. "En complémentarité de l’aide internationale qui relève de la compétence de l’Etat", l’Association des maires de France (AMF) a invité, jeudi 9 février, "les communes et intercommunalités qui le souhaitent à apporter une contribution" aux opérations d’urgence et "à participer à l’élan national de solidarité". Comme Régions de France, l’AMF renvoie ses membres au Faceco "Turquie – Syrie", le fonds de concours du Quai d’Orsay aussitôt activé, "qui permet aux collectivités territoriales françaises d’apporter une aide d’urgence aux victimes de crises humanitaires". "C’est l’unique outil de l’État donnant la possibilité aux collectivités territoriales françaises de répondre rapidement et efficacement aux situations d’urgence", précise pour sa part Villes de France qui a mis en ligne la fiche explicative du fonds éditée par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères.

"Le Faceco assure aux collectivités territoriales françaises que les fonds engagés seront utilisés avec pertinence eu égard à la situation d’urgence concernée et au terrain, qu’ils seront gérés par des experts de l’aide humanitaire d’urgence et que leur utilisation sera scrupuleusement tracée. Il garantit également une visibilité de la contribution des collectivités territoriales françaises", souligne le ministère.

Pour ce qui est des réhabilitations des collectivités ayant subi d’importants dégâts matériels, l’AMF et Régions de France renvoient au fonds de solidarité mis en place par Cités unies France. "L’accès aux zones dévastées en Syrie étant particulièrement complexe pour des raisons sécuritaires et politiques, le fonds de solidarité bénéficiera dans un premier temps aux collectivités turques, en s’appuyant sur les réseaux et partenariats déjà existants", précise cependant Régions de France, faisant notamment allusion aux sanctions américaines et européennes qui pèsent sur la Syrie, sans compter que le territoire touché est en partie sous contrôle des rebelles islamistes.

Les deux associations soutiennent enfin les actions de l’ONG Acted sur le terrain : provision de repas chauds, d’eau et de kits d’hygiène ou d’abris d’urgence. Acted mène aussi des actions d’approvisionnement en eau et en électricité en Syrie. "Comme toujours, l’action d’Acted se fera en lien avec les autorités et les associations locales présentes sur le terrain", indique Régions de France.

Equipes de recherches

Le séisme d’une magnitude de 7,8 a frappé, lundi à l’aube, les régions sud-est de la Turquie et le nord-ouest de la Syrie. Les derniers bilans officiels publiés vendredi 10 février, faisaient état d’au moins 22.368 morts, dont 18.991 en Turquie et 3.377 en Syrie. Si les chances de retrouver des survivants dans les décombres sont désormais bien minces, les autorités redoutent à présent une crise sanitaire. 23 millions de personnes seraient "potentiellement exposées", selon l'OMS.

A la demande des deux pays, l’Union européenne a actionné son mécanisme de protection civile assorti d’une aide d’urgence de 6,5 millions d’euros (3,5 pour la Syrie et 3 pour la Turquie). Ces demandes portent sur des équipes de recherche et de sauvetage, sur des abris et sur des médicaments. Dès dimanche 12 février, dans le cadre de ce mécanisme européen, la France va ouvrir "un hôpital de campagne de grande capacité de type EMT2 (Emergency Medical Team de niveau 2) dans la région d’Adiyamane" en Turquie, a annoncé le gouvernement vendredi. D’une surface de 1.000 m2, cet hôpital disposera de deux blocs opératoires. Quelque 87 médecins, infirmières et autres personnels de santé, issus de différents services départementaux d’incendie et de secours, des sapeurs-pompiers de Paris et de marins-pompiers de Marseille, y seront déployés.

 

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