Saint-Dié-des-Vosges interdit la chasse le dimanche après-midi
La chasse est désormais interdite le dimanche après-midi dans deux massifs forestiers de Saint-Dié-des-Vosges en vertu d'un "commun accord" entre la mairie et les chasseurs, une décision qui suscite l'intérêt d'autres communes.
La mesure, entrée en vigueur le 1er avril et qui sera véritablement effective à partir de la réouverture de la chasse le 1er juin, a été prise "d'un commun accord et en bonne intelligence", a déclaré à l'AFP Bruno Toussaint, maire (sans étiquette) de Saint-Dié, ville de 23.000 habitants située dans le massif vosgien. "On s'est mis autour de la table et les chasseurs ont accepté sans aucun problème", a-t-il dit. Les chasseurs, qui ne chassaient déjà plus le mercredi, ne le feront donc plus non plus le dimanche à partir de 13h00 dans deux massifs particulièrement fréquentés de la commune.
Une démarche qui n'est pas liée à un accident de chasse puisqu'il n'y en a "aucun" à déplorer, a souligné le maire. Il entend plutôt "que la forêt soit pour tout le monde : les chasseurs peuvent chasser cinq jours et demi par semaine et les promeneurs peuvent y aller en toute sécurité avec les enfants". Cette mesure est "inédite à ma connaissance", a indiqué l'édile, ajoutant que "de nombreux maires de France m'appellent pour savoir comment on a fait, parce qu'ils aimeraient faire la même chose".
Cela a été décidé "en concertation" avec la mairie, a confirmé à l'AFP Bernard Fertig, le président de l'amicale des chasseurs de Saint-Dié, qui compte une cinquantaine de membres. "Il faut mettre de l'eau dans son vin de chaque côté", a-t-il commenté. "Certains voudraient que ce soit interdit toute la journée, il ne faut pas exagérer quand même."
La mesure vient d'entrer en vigueur à Saint-Dié alors qu'une proposition de loi du député EELV Charles Fournier qui vise l'interdiction de la chasse le dimanche - mesure déjà écartée début janvier par le gouvernement (lire notre article) – doit être débattue ce 6 avril à l'Assemblée nationale.
En mars, lors du congrès national de la Fédération nationale des chasseurs (FNC), son président, Willy Schraen, avait estimé que ce projet avait pour "seul objectif de tuer la chasse populaire". Il avait souligné que les accidents étaient au "niveau le plus bas de l'histoire de la chasse française". La saison dernière, 90 accidents avaient été recensés, dont huit mortels.