RSA : les présidents de droite et du centre refusent d'appliquer la hausse de 1,7%
Les départements dirigés par la droite et le centre ont annoncé mercredi 26 mars qu'ils n'appliqueront pas l'augmentation de 1,7% du Revenu de solidarité active (RSA) prévue au 1er avril, afin de protester contre des décisions de l'État non compensées financièrement.
"Les départements du groupe 'droite, centre et indépendants' s'engagent à ne pas payer l'augmentation du RSA à la Caisse d'allocations familiales (CAF) prévue au 1er avril", écrivent-ils dans un communiqué diffusé à l'issue d'un séminaire de travail organisé les 25 et 26 mars à Beauvais. Les exécutifs départementaux refusent également de payer "toute dépense nouvelle ou supplémentaire décidée unilatéralement par le gouvernement et non compensée intégralement", estimant que le modèle social français "a un prix" et que "chacun doit bien comprendre que son coût ne peut pas être assumé par les seuls départements". Cette décision, qui concerne 72 des 104 départements et collectivités à compétence départementale de France, intervient à quelques jours d'un comité des financeurs qui doit réunir les acteurs des solidarités autour de la ministre Catherine Vautrin.
Mi-novembre, les départements du groupe DCI avaient déjà menacé de suspendre le versement du RSA au 1er janvier, mais y avaient renoncé après les promesses faites lors de leurs Assises par l'ex-Premier ministre Michel Barnier de réduire significativement l'effort d'économies qui leur était demandé dans le cadre du projet de loi de finances pour 2025 (voir notre article).
La nouvelle décision du groupe "Droite, centre et indépendants" (DCI) de Départements de France, groupe présidé par Nicolas Lacroix, intervient, écrivent les élus, "alors que les dépenses supplémentaires à venir en 2025 sont d’ores et déjà évaluées à près d’un milliard d’euros". Elle a d'ores et déjà fait réagir à gauche où l'on considère, à l'instar de Stéphane Troussel, le président de la Seine-Saint-Denis, qu'une telle non-revalorisation "se trompe de cible". "Comment peut-on, par cette annonce, pointer du doigt cette revalorisation pourtant dérisoire face à l’inflation ?", déclare l'élu PS dans un communiqué : "En choisissant de ne pas financer cette hausse, ces départements stigmatisent les bénéficiaires du RSA et avec eux les dépenses de solidarités qui seraient devenues une 'charge' (...). Je maintiens néanmoins que les politiques de solidarité doivent demeurer la grande priorité des départements."
Intervenant ce 27 mars au congrès de l'Unccas (voir notre article de ce jour), la ministre Catherine Vautrin a souligné que la revalorisation du RSA au 1er avril n'est que l’application de la loi votée par le Parlement, en étant calée sur le taux d’inflation, et déclaré que si "les sommes sont conséquentes", "nos concitoyens nous attendent au rendez-vous et nous serons à ce rendez-vous".