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Restauration collective : les règles de la pause déjeuner vont encore se durcir

Les modalités concernant les repas dans les restaurants des entreprises et des administrations vont être plus strictes. Secteurs public et privé sont aussi appelés à recourir le plus possible au télétravail.

 

Lors de sa conférence de presse du 18 mars, le Premier ministre avait pointé du doigt les risques de contamination au Covid-19 sur le lieu de travail (voir notre article dans l'édition du même jour). Pour réduire ces risques, il avait notamment annoncé avoir demandé aux ministres du Travail et de la Fonction publique, Élisabeth Borne et Amélie de Montchalin, de travailler à un "protocole significativement renforcé" concernant la restauration collective. Pour cause : les salles de restauration sont les seuls lieux collectifs où les personnels sont à visage découvert.
Dès ce 22 mars, le directeur de cabinet de la ministre en charge de la fonction publique a présenté, notamment aux organisations syndicales, les mesures qui sont envisagées. C'est bien un tour de vis supplémentaire qui attend dans les jours prochains la restauration en entreprise et dans les administrations (État, collectivités, hôpitaux), et ce dans toute la France (donc pas seulement dans les 16 départements reconfinés). Alors qu'aujourd'hui, quatre personnes "d’un même service ou bureau" peuvent déjeuner à la même table, cela pourrait n'être bientôt plus le cas que de deux personnes, a-t-on appris de source syndicale. Le gouvernement n'exclut pas d'aller plus loin, en prévoyant que les usagers des lieux de restauration collective déjeunent seuls. Par ailleurs, la jauge de 8 m2 par usager qui est exigée aujourd'hui – après avoir été fixée dans un premier temps à 4 m2 - pourrait passer à 10 m2. Pour accompagner ces mesures, il sera recommandé d'élargir les horaires d'ouverture des salles de restauration. En outre, comme c'est déjà le cas, les paniers repas préparés à l’avance devront "être privilégiés".

Renforcer le recours au télétravail

D'après nos informations, ces nouvelles règles, qui doivent s'appliquer au minimum durant les quatre prochaines semaines, n'ont pas vocation à s'étendre à la restauration scolaire. Elles devraient se traduire rapidement par la parution d'une version actualisée du protocole "Organisation et fonctionnement des restaurants d’entreprise", élaboré par le ministère du Travail.
Par ailleurs, le gouvernement mise toujours sur le télétravail pour limiter les risques de contamination liés aux activités professionnelles. Jean Castex avait demandé la semaine dernière "à toutes les entreprises et administrations qui le peuvent" de pousser "au maximum" le télétravail pour le mettre en place "au moins quatre jours sur cinq". Les préfets des 23 départements placés "en surveillance renforcée" (Alpes-Maritimes, Aube, Bouches-du-Rhône, Drôme, Eure-et-Loir, Hautes-Alpes, Meurthe-et-Moselle, Moselle, Rhône, Var, ainsi que tous les départements d'Ile-de-France et des Hauts-de-France) vont être à la manœuvre pour que cette consigne soit appliquée. Ils devront élaborer "un plan d'action visant à renforcer l'effectivité du recours au télétravail". C'est ce que leur demandent les ministres en charge de l'Intérieur, du Travail et de la Fonction publique dans une instruction du 18 mars. Ceux-ci appellent à des efforts aussi dans le secteur public. Les préfets sont en effet priés d'inviter l'ensemble des administrations publiques à "intensifier le télétravail dans le cadre d'un dialogue social de proximité soutenu". 

 

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