Relance : financer l’ESS pour l’aider à "transformer" l’économie
Avec une contribution de 300 millions d’euros au plan de relance dédié à l’économie sociale et solidaire, la Banque des Territoires investira d’ici 2022 dans des secteurs liés à l’inclusion, dans l’accompagnement des entreprises de l’ESS et dans des contrats à impact. Les collectivités peuvent se saisir de ces financements et outils d’ingénierie qui ont été évoqués le 18 mars lors du Printemps des Territoires.
Organisé par la Banque des Territoires le 18 mars 2021, le Printemps des Territoires a entre autres été l’occasion de mettre l’accent sur des modalités de financement des entreprises de l’économie sociale et solidaire (ESS) et des collectivités qui les accompagnent. Alors que les acteurs de l’ESS ont joué un "rôle essentiel au travers de cette crise sanitaire", il importe désormais d’"accélérer les transformations de notre économie" et de considérer que les défis sociaux et environnementaux sont "l’affaire de tous", a considéré Christophe Genter, directeur du département Cohésion sociale et territoriale de la Banque des Territoires, en ouverture de la séquence. Il est pour cela nécessaire d’aider l’ESS qui est en train de "changer de modèle économique, avec de plus en plus de revenus d’activité", et qui a donc "besoin de fonds propres", a expliqué Marianne Faucheux, directrice adjointe du département Cohésion sociale et territoriale de la Banque des Territoires.
Apport de fonds propres : cinq secteurs prioritaires liés à l’inclusion
Sur ce besoin de fonds propres, la Banque des Territoires a ainsi ciblé "cinq secteurs prioritaires liés à l’inclusion" : la santé et le médico-social, notamment en lien avec le vieillissement ; l’inclusion numérique et administrative ; l’éducation et la formation ; le développement économique local ; la transition alimentaire. En matière de développement économique local, la Banque des Territoires finance ainsi des projets de tiers-lieux et d’insertion et d’emploi – insertion par l’activité économique, emploi de personnes handicapées – portés par des entreprises de l’ESS ou des collectivités. Autre exemple, en matière de transition alimentaire, la Banque des Territoires accompagne les collectivités ayant des projets de type projet alimentaire de territoire et investit dans des projets ou encore dans des fonds de portage foncier. En 2020, 109 millions d’euros de fonds propres ont ainsi été apportés par la Banque des Territoires dans l'ensemble de ces secteurs, ainsi que 70 millions d’euros dans des fonds à impact.
300 millions d'euros dans le cadre du plan de relance ESS
La Banque des Territoires est également partie prenante du plan de relance à destination de l’ESS (doté de 1,3 milliard d’euros, voir nos articles d'octobre et novembre 2020 et de février 2021), avec la mobilisation de 300 millions d’euros entre 2020 et 2022. Sa contribution porte sur le renforcement de l’accompagnement des entreprises de l’ESS – notamment via le dispositif local d’accompagnement –, l’investissement direct dans les cinq secteurs prioritaires identifiés et des fonds à impact et le préfinancement de projets sélectionnés dans le cadre des contrats à impact. La secrétaire d’État à l’Économie sociale, solidaire et responsable, Olivia Grégoire, a salué le 18 mars l’"engagement de la Caisse des Dépôts et de la Banque des Territoires pour cofinancer des structures et projets ESS dans les territoires". Et a rappelé que les contrats à impact étaient destinés à "faire passer à l’échelle de bonnes idées qui marchent dans les territoires" (voir notre article).
Lors de la table ronde, deux entreprises de l’ESS en développement étaient représentées. Le groupe ID’EES, tout d’abord, rassemble sept entreprises d’insertion et une entreprise de travail temporaire d’insertion et salarie quelque 4.000 personnes chaque année avec un taux de sortie de deux tiers vers l’emploi durable ou la formation (voir notre article). Par ailleurs, l’association Wake Up Café accompagne d’anciens détenus dans leur réinsertion, via la création de lieux de formation et d’accompagnement vers l’emploi tels que le "quai liberté" à Paris. Pour déployer plus largement sa solution – ayant un impact sociétal, mais également économique, avec la diminution du risque de récidive –, cette association a notamment postulé à l’appel à manifestation d’intérêt relatif aux contrats à impact "égalité des chances économiques".