Recyclage des textiles : la filière reprend à pas feutrés
Dépendante de l’export et tributaire de la reprise des débouchés étrangers, la filière de collecte, tri et recyclage des textiles a été très impactée par la crise sanitaire. Le plan de relance mis en place avec l'éco-organisme de cette filière, qui produit ses premiers effets avec la relance attendue de l’un de ses principaux acteurs, Le Relais, intéresse directement les milliers de communes qui accueillent des conteneurs.
Plus de 45.000 conteneurs pour déposer vêtements, chaussures et linge de maison quadrillent les communes françaises. Présent dans 7.000 d’entre elles, Le Relais annonce officiellement ce 16 juin la reprise de son activité. "Il faudra que les habitants soient patients, cette reprise sera progressive mais bien opérationnelle dans tous les territoires que nous couvrons", confirme le président-fondateur du Relais, Pierre Duponchel. Il était temps ! La collecte textile ayant été suspendue durant le confinement, les conteneurs disposés dans les rues commençaient à déborder : "C’est un soulagement pour les collectivités", poursuit-il.
Désengorger les conteneurs
Seul acteur offrant un service de collecte des dons en porte à porte ou conteneur, de tri et de recyclage de vêtements, chaussures et textiles, le Relais a connu une réouverture progressive qui a d’abord concerné le mois dernier son réseau de boutiques de vente de vêtements de seconde main. La relance de la collecte textile et le désengorgement des conteneurs constituent le premier effet des mesures de soutien prises depuis peu dans la filière. En son sein, l’entraide a d’abord joué entre différents centres jusqu’à ce que son éco-organisme, EcoTLC, acte enfin un plan de relance d’urgence et des mesures appropriées pour "désengorger rapidement les points d'apport volontaires dans la rue qui sont saturés, génèrent une forme de désordre pour les collectivités locales et une incompréhension des citoyens qui ont l'habitude d'y confier leurs vêtements pour leur assurer une seconde vie".
Éviter l’incinération
Dans quelques villes comme Paris, ce désordre a occasionné le retrait de l'espace public de dizaines de bornes. Pour que le redémarrage "ne soit pas bloqué par l'insuffisance des solutions de recyclage disponibles en France et à l’exportation", l’éco-organisme propose une avance de trésorerie aux opérateurs de tri. Une aide supplémentaire à la tonne recyclée accompagne aussi cette relance de l’activité. Pour EcoTLC, le but est par ailleurs "d’éviter la mise en incinération ou en décharge de tonnages importants qui n'ont pu être traités pendant la période de confinement et qui seront plus difficiles à traiter tant que les marchés en France et à l'international n'auront pas retrouvé un meilleur équilibre économique". Sans remise en route de l'ensemble de la filière de valorisation, notamment des débouchés à l’export, impossible en effet de reprendre la collecte journalière du textile, qui représente un volume très important et qui ne peut être aisément stocké. Or, bonne nouvelle, des débouchés reprennent, notamment en Afrique. "Mais toujours très peu en Asie", nuance pour conclure Pierre Duponchel.