Prostitution des mineurs : un maillage territorial renforcé
La fondation Droit d'Enfance a annoncé le 22 février le lancement d'un réseau national d'acteurs mobilisés contre la prostitution des mineurs pour orienter et accompagner les jeunes concernés, leurs proches et les professionnels.
En novembre 2021, Adrien Taquet, alors secrétaire d'État à l'Enfance, avait annoncé un plan national de lutte contre la prostitution des mineurs qui prévoyait notamment la création d'un tel réseau d'acteurs sur l'ensemble du territoire.
Financé par la direction générale de la cohésion sociale, ce plan, baptisé projet Paré, a pour objectif de "mailler le territoire" avec des acteurs spécialisés de la société civile, a indiqué à l'AFP la directrice du projet, Sandrine Pépit.
Le projet Paré entend favoriser l'échange de pratiques et d'expériences entre les associations, les structures travaillant avec des mineurs, les professionnels agissant en milieu scolaire, etc. et mettre en place des stratégies communes d'accompagnement des jeunes. "Dans les département où il y a peu de structures, nous voulons les mettre en relation et les aider à monter en compétences avec des formations. Dans les départements mieux pourvus, aider les structures à travailler ensemble", explique Sandrine Pépit.
Droit d'Enfance va mettre en ligne prochainement sur son site une plateforme recensant les ressources utiles à destination des mineurs, de leurs familles et des professionnels. Une newsletter trimestrielle permettra de diffuser des informations pour les professionnels. Les familles, notamment, pourront trouver des informations et associations, groupes de parole, près de chez elles. Les parents peuvent déjà trouver de l'aide auprès de la plateforme téléphonique 119 (Enfance en danger).
Droit d'Enfance, qui gère le numéro d'urgence européen 116 000 Enfants disparus, accompagne plus spécifiquement des familles confrontées à la fugue de leur enfant, un moment où des mineurs basculent dans la prostitution.
"Le secteur associatif évalue le nombre de mineurs prostitués dans une fourchette entre 7.000 et 10.000, mais cela reste approximatif et peut-être en-deçà de la réalité", indiquait le rapport remis au gouvernement en juillet 2021 par la magistrate Catherine Champrenault, dont les travaux ont inspiré les mesures du plan intergouvernemental.