Proposition de loi de lutte contre le narcotrafic : 250 maires en soutien, mais une adoption retardée
L’examen de la proposition de loi de lutte contre le narcotrafic par les députés en séance publique aura été plus long, mais moins castrateur, que prévu. Alors qu’en commission les députés avaient joué du sécateur avec entrain (voir notre article du 17 mars), plusieurs dispositions qui y avaient été supprimées ont finalement été réinsérées en séance. En revanche, le texte n’a pu être entièrement examiné hier soir comme initialement prévu, et par là même voté. Une petite centaine d’amendements restent encore à discuter. Ils devraient l’être d’ici à la fin de la semaine. Le vote solennel devrait avoir lieu mardi prochain.
Outre le soutien de France urbaine (voir notre article du 18 mars), le texte a reçu le renfort, jeudi dernier, de 250 maires, réunis à l’initiative du président de Villes de France et maire de Châteauroux, Gil Avérous, dans une tribune publiée par l’hebdomadaire Le Point. "Nous, élus locaux, qui portons chaque jour les attentes et les inquiétudes de nos administrés, demandons solennellement au Parlement de voter cette loi. Il en va de la sécurité de nos villes, du respect de l'état de droit et de l'avenir de la France", y déclarent les signataires. Ils y saluent "le travail ambitieux réalisé par les membres de la commission d'enquête sénatoriale et les rapporteurs Jérôme Durain (PS) et Étienne Blanc (LR), à l'origine de cette proposition de loi […]. Leur engagement et leur rigueur ont permis d'élaborer un texte solide, construit sur des constats partagés et des solutions efficaces. Ce travail mérite d'être reconnu et soutenu, car il incarne la réponse responsable que la République doit apporter à ce fléau".
Soulignant par ailleurs que "le trafic de stupéfiants n'est plus l'apanage de quelques grandes métropoles, il touche nos villes et nos territoires", ils appellent les parlementaires à leur donner les moyens d’agir : "Localement, il est urgent de nous donner les outils nous permettant de lutter contre les trafiquants. En effet, nos centres-villes sont de plus en plus menacés par la présence des commerces de façade, qui n'ont d'autre but que celui de blanchir l'argent de la drogue. Nous voulons maintenant, comme le permettrait cette proposition de loi, avoir les moyens d'agir rapidement et efficacement pour faire cesser leurs activités. Les maires doivent avoir plus de moyens d'action en leur permettant notamment de valider l'installation de certains magasins en centre-ville qui aujourd'hui ne sont soumis à aucune autorisation."