Développement économique - Premier bilan pour les 66 premiers pôles de compétitivité
Si, de l'aveu même du ministre délégué à l'Aménagement du territoire, il faudra plusieurs années avant de pouvoir mesurer l'impact réel des pôles de compétitivité sur l'économie, le gouvernement en a dressé un premier bilan "positif", mercredi 30 août, en Conseil des ministres. Selon une communication des ministres François Loos (Industrie) et Christian Estrosi (Aménagement du territoire), un an après leur création, "les pôles sont aujourd'hui opérationnels, une dynamique durable est engagée". Le calendrier prévu pour leur financement est tenu. Sur l'enveloppe de 1,5 milliard d'euros prévus sur trois ans en provenance de l'Etat et de ses agences, 540 millions ont déjà été engagés (dont 230 millions de l'Etat). Ces aides ont été complétées par les collectivités territoriales à hauteur de 100 millions d'euros.
Inspirés des clusters américains, les pôles de compétitivité étaient envisagés depuis plusieurs années pour relancer l'innovation et la croissance. Le rapport du député Christian Blanc "pour un écosystème de la croissance" remis à Jean-Pierre Raffarin en 2003 en avait posé les jalons. Il s'agissait de décloisonner les mondes de l'entreprise et de la recherche. Dans ces pôles, les entreprises peuvent bénéficier d'exonérations fiscales et sociales.
Forte représentation des PME
"La politique des pôles de compétitivité a atteint son objectif : rapprocher les entreprises, les laboratoires publics et les établissements d'enseignement supérieur en s'appuyant sur la proximité et la solidarité territoriales", note le bilan. En un an, l'engouement ne s'est pas démenti. Le deuxième appel à projets a permis de retenir 68 nouveaux projets. Une troisième sélection est prévue pour l'automne. Ce succès a obligé le gouvernement à doubler sa contribution sur trois ans. A l'arrivée, les pôles se situent tout autant dans une logique d'innovation que d'aménagement du territoire. Certaines voix se sont élevées pour dénoncer un saupoudrage tournant au profit des grands groupes (Alcatel, EADS, Renault, EDF, France Telecom, Thalès, etc.). Le bilan note toutefois une forte participation des PME qui représentent 40% des 5.000 entreprises associées aux 66 premiers pôles. Les secteurs retenus concernent les technologies de l'information et de la communication, l'énergie, la santé, les biotechnologies, l'aéronautique et les transports.
"L'accent sera mis dans les prochains mois sur l'accélération du développement international des pôles", indique le bilan. Des forums seront organisés dans les régions pour faciliter la mobilisation des financements en capital investissements.
Michel Tendil