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Finances locales - "Panier du maire" : en 2015, l'inflation demeure plus forte pour les communes que pour les ménages

Les communes ont profité de la réduction du rythme de progression ou de la baisse du prix de certains produits et services. Mais ce gain a été effacé par les dépenses de personnels.

La désinflation qu'a récemment connue la France a-t-elle fait les affaires des communes, puisqu'elles utilisent une grande partie de leurs budgets à l'achat de biens et services ? En mars dernier, le ministre des Finances et des Comptes publics, Michel Sapin, avait un avis sur la question. "Il faudra voir quel est le surcroît de pouvoir d'achat [des collectivités locales] qui est dû à une très faible inflation", déclarait-il devant la presse (voir notre article du 6 mars 2015 : Le gouvernement et l'AMF vont travailler à un état des lieux des finances du secteur communal).
La dernière étude de l'Association des maires de France (AMF) et de la Banque postale sur l'évolution des prix pour les communes (en lien ci-contre) offre un éclairage sur cette question, qui est plus complexe qu'elle n'en a l'air. La banque qui a pris la succession de Dexia évalue l'évolution des prix du "panier" d'une commune moyenne. Or, à la fin du premier semestre 2015, ceux-ci ont crû de 0,66% sur un an (et même de 1,06% si l'on exclut les charges financières). Or, sur la même période, l'inflation hors tabac calculée par l'Insee, qui est représentative des dépenses des ménages, n'a été que de 0,13%. A la fin de la période, la différence entre les deux indices s'élève donc à 0,5 point.
L'évolution des dépenses de personnels a pesé lourd dans ce résultat. Alors que ces dépenses représentent 40% des dépenses totales retenues dans le "panier du maire", elles sont en hausse de 2,8% sur un an – ce qui est toutefois une hausse moindre que durant l'année précédente. L'autre indice important du panier du maire, le coût de la construction, est lui orienté à la baisse sur la période d'observation (l'index des prix du secteur du bâtiment enregistre une baisse de 0,4%, tandis que celui des travaux publics recule de 2,3%). Les autres composantes du panier du maire (frais financiers, combustibles et carburants, communications et matériels informatiques) évoluent également à la baisse, parfois même assez nettement. Mais leur poids est faible dans la composition de l'indice global.
Ainsi, les communes ont profité de la réduction du rythme de progression ou de la baisse du prix de certains produits et services. Mais ce gain a été effacé par les dépenses de personnels. Un poste de leur budget dont 42% de la progression en 2014 ont été liés à des mesures nationales, selon la Cour des comptes (voir notre article du 14 octobre 2015: Normes : un impact significatif... pas toujours bien évalué).
L'écart constaté, entre mi-2014 et mi-2015, entre l'évolution du prix des dépenses communales et l'inflation hors tabac n'est pas nouveau. Sur la période allant de 1999 à 2014, cet écart s'élève en moyenne à 0,7 point par an.
 

 

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