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Attentats - Pacte de sécurité : pas de nouveaux crédits en vue pour les polices municipales

Alors que les sénateurs ont voté, ces derniers jours, plusieurs amendements gouvernementaux visant à mettre en application le "pacte de sécurité" annoncé par François Hollande devant le Congrès, le 16 novembre, aucun crédit spécifique n'a été prévu pour les polices municipales. Pourtant, devant les maires réunis au palais des Congrès à Paris, le 18 novembre, François Hollande avait promis des moyens supplémentaires pour les policiers municipaux fortement mis à contribution depuis un an dans le cadre du plan Vigipirate. Le gouvernement va aider "à mieux protéger nos policiers municipaux en finançant leur équipement et en apportant aux maires qui le souhaitent les armes qui seront prélevées sur les stocks de la Police nationale", avait-il alors déclaré. Depuis, les syndicats avaient le sentiment qu'il s'agissait en réalité de la poursuite des mesures prises par Bernard Cazeneuve, le 26 janvier, après les attentats du début de l'année et non de nouveaux moyens : mise à disposition de 4.000 revolvers et prise en charge de la moitié du coût de 8.000 gilets pare-balles. C'est bien ce que semble confirmer l'absence de nouveaux crédits dans le budget 2016.
Mi-septembre, le ministère de l'Intérieur avait fait savoir que près de 2.500 de ces revolvers Manurhin avaient déjà été commandés par les communes, dont 406 par la ville de Marseille. Quant aux gilets pare-balles, le seuil des 8.000 avait déjà été largement dépassé.
Mais comme le faisait remarquer Elodie Sornay, adjointe déléguée à la jeunesse, à la politique de la ville, à la prévention et à la sécurité,  à la mairie d'Achères (Yvelines), devant la commission sécurité de l'Amif (Association des maires d'Ile-de-France), mercredi dernier, la prise en charge des gilets pare-balles par l'Etat se monte "à 50% H.T. dans la limite de 500 euros". Selon elle, la subvention est donc en réalité de "250 euros sur environ 800 euros", prix d'un gilet pare-balles.
Les amendements gouvernementaux adoptés par le Sénat dans le projet de budget 2016 visent essentiellement à financer les recrutements supplémentaires dans les forces de l'ordre promis par le chef de l'Etat, soit 8.500 postes en deux ans, dont 5.000 dans la police et la gendarmerie.
Au total quelque 815 millions d'euros supplémentaires seront ainsi alloués à la mise en œuvre de ce pacte en 2016, a indiqué le ministère des Finances, lundi 30 novembre. Un amendement gouvernemental voté à l'unanimité lundi par les sénateurs prévoit ainsi la création de 3.150 postes en 2016 : 1.763 emplois dans la gendarmerie, 1.366 emplois dans la Police nationale et 21 démineurs dans la sécurité civile.
 

 

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