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Orientation : "un dialogue interinstitutionnel inégal" selon les régions

A l’issue d’une mission flash sur la mise en œuvre des récentes lois ayant porté sur l’orientation, deux députés constatent des disparités territoriales et, dans certaines régions, un manque de clarté dans la répartition des rôles entre l’État et les régions. Les parlementaires appellent à bâtir un cadre national de référence, à mettre en place localement des instances de pilotage et à aider les régions à s’approprier les bonnes pratiques. 

En matière d’orientation, "la mise en œuvre des dispositions de la loi Avenir professionnel est inégale et engendre à ce jour des disparités territoriales, même si certains dispositifs commencent à porter leurs fruits". C’est la conclusion des députés Sylvie Charrière (Saint-Saint-Denis, LREM) et Frédéric Reiss (Bas-Rhin, LR), à l’issue d’une mission flash sur la mise en œuvre des récentes réformes de l’orientation – la loi Avenir professionnel de septembre 2018, la loi pour l’orientation et la réussite des étudiants dite "loi ORE" de mars 2018 et le volet orientation de la réforme du lycée.     

Les régions se sont vu transférer la compétence d’élaboration et de diffusion de la documentation d’information sur les métiers et les formations et ont désormais la possibilité "d’organiser des actions en milieu scolaire et universitaire". Si ce transfert est "effectif", les deux députés de la commission des affaires culturelles et de l’éducation rapportent un manque de clarté dans la répartition des compétences et un "dialogue interinstitutionnel inégal, celui-ci souffrant de l’absence d’instance de pilotage et de lignes directrices".

Interventions dans les établissements : les régions appelées à fournir "une offre de services complète et neutre"

Concrètement, "presque toutes les régions ont produit un guide", certaines d’entre elles ayant fait le choix du tout numérique. Mentionnant des erreurs et des retards dans la publication de données au sein de certaines régions, les députés proposent d’aider les régions à se saisir des "bonnes pratiques" en compilant ces dernières dans un guide et recommandent le maintien d’une documentation papier.

Les interventions en milieu scolaire et universitaire se déploient quant à elles "sous des formes diverses, parfois avec la labellisation d’intervenants ou la mise à disposition d’un carnet d’adresses par la région". Les rapporteurs de la mission flash soulignent "la difficulté à organiser la coordination avec les équipes éducatives" et conseillent aux régions de structurer "une offre de services complète et neutre" à destination des établissements. Pour réaliser cette offre de services par bassin d’emploi et de formation – "annuaire, catalogue d’actions" -, des moyens d’ingénierie doivent être fournis aux régions, selon les deux rapporteurs. Afin de lever les réticences des établissements, les députés suggèrent aussi de prévoir "la labellisation systématique et la formation des intervenants en milieu scolaire" par l’Éducation nationale et la région. 

Prévoir un "dispositif de pilotage partagé académie-région, intégrant des acteurs du monde économique"

Pour améliorer l’articulation entre l’État et les régions, les deux députés recommandent l’élaboration d’un cadre national de référence qui serait ensuite décliné à l’échelle de chaque établissement. Ils appellent également à "mettre en place un dispositif de pilotage partagé académie-région, intégrant des acteurs du monde économique". Ils considèrent en outre qu’un nouvel appel à projets "Dispositifs territoriaux pour l’orientation vers les études supérieures" (voir notre article de 2019) du programme d’investissements d’avenir (PIA) permettrait à certaines régions de "structurer la gouvernance locale".

Les députés prennent également acte du démarrage du dispositif InserJeunes (voir notre article de 2021) destiné à éclairer le choix des jeunes souhaitant s’orienter vers la voie professionnelle - lycées professionnels ou centres de formation des apprentis (CFA). Ils proposent d’élargir le dispositif pour donner accès à "des données sur l’insertion professionnelle des sortants de toutes les formations de l’enseignement supérieur".

D’autres recommandations portent sur des ajustements à apporter à Parcoursup – considéré globalement comme une "réussite" - et sur la place de l’orientation au sein des lycées. Les députés estiment en particulier nécessaire de "financer de façon pérenne une partie des 54 heures" annuelles dédiées à l’orientation, pour en garantir la bonne tenue.

 

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