Nouvelle stratégie Ecophyto 2030 : le gouvernement lance la consultation des parties prenantes
Le gouvernement a présenté ce 30 octobre les grands axes de sa stratégie Ecophyto 2030 aux parties prenantes du Comité d'orientation stratégique et de suivi (COS) du plan Ecophyto 2+, qui inclut des représentants des collectivités. Soumise à consultation jusqu'au 30 novembre, cette nouvelle stratégie vise à réduire de moitié l'usage des pesticides à l'horizon 2030 par rapport à la période 2015-2017, notamment par l'accélération du développement de solutions alternatives.
Esquissée par Elisabeth Borne fin février, lors de sa visite au Salon de l'agriculture (lire notre article), la nouvelle stratégie Ecophyto 2030 a été présentée dans ses grandes lignes ce 30 octobre par le gouvernement lors d'une réunion du Comité d'orientation stratégique et de suivi (COS) du plan national de réduction des produits phytopharmaceutiques Écophyto II+. Les parties prenantes de cette instance (représentants du secteur agricole, associations, collectivités, instituts scientifiques, etc.) ont jusqu'au 30 novembre pour faire part de leurs remarques sur le texte, qui doit être publié début 2024.
Il s'agit à travers cette nouvelle stratégie de diminuer de moitié l’utilisation des produits phytopharmaceutiques à l’horizon 2030 par rapport à la période 2015-2017 par "une nouvelle approche qui se base sur l’accélération du développement des solutions alternatives non-chimiques et chimiques pour mieux se préparer au potentiel retrait de certaines substances actives", selon un communiqué du ministère de l'Agriculture.
Tendance à inverser
Une ambition similaire a été plusieurs fois manquée par le passé : le premier plan gouvernemental sur le sujet, Ecophyto lancé en 2008, visait déjà une baisse de 50% de l'utilisation des produits phytosanitaires en dix ans ; un deuxième plan, en 2015, reprenait ce même objectif mais en le repoussant à l'horizon 2025. L'indicateur de référence du gouvernement est le "Nodu" (Nombre de doses unité) qui prend en compte les quantités de pesticides vendues et les surfaces traitées, aux doses maximales homologuées. La France est passée d'un Nodu de 82 en 2009 à 120,3 en 2018 avant de revenir à 85,7 en 2021. Selon le nouvel objectif du gouvernement, il devrait descendre à environ 50 en 2030.
Changer les pratiques prend du temps, mais la trajectoire a commencé à s'inverser avec le dernier plan gouvernemental actuellement mis en oeuvre, Ecophyto 2+, a fait valoir lundi une conseillère du ministère de l'Agriculture lors d'un point avec la presse.
De premiers plans d'actions développés en coopération avec les diverses filières agricoles doivent être présentés en décembre. Le gouvernement veut aussi accompagner la transition des utilisateurs de pesticides, en renforçant notamment leur formation ou en aidant leurs investissements dans le matériel favorisant les pratiques agro-écologiques. En plus des 250 millions d'euros déjà prévus à cet effet dans le projet de loi de finances 2024, des crédits dédiés à Ecophyto 2030 doivent être annoncés par la Première ministre.
L'association Générations futures a salué dans un communiqué "le fait que malgré les assauts de la FNSEA (premier syndicat agricole, NDLR), l'objectif de réduction d'ici 2030 de 50% de l'usage des pesticides reste d'actualité". Elle a toutefois estimé que la stratégie semblait "encore floue à ce stade sur le niveau de performance et de résultats attendus".