Nouvelle hausse à deux chiffres des délits et crimes racistes, xénophobes ou antireligieux en 2024
Les crimes et délits commis en raison de l’origine, de l’ethnie, de la nation, de la prétendue race ou de la religion enregistrés ont connu une nouvelle hausse à deux chiffres en 2024 : +11% (9.400 crimes ou délits au total, auxquels il faut ajouter par ailleurs 7.000 contraventions), indique une note que vient de publier le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI). Cette augmentation fait suite à celle de 30% constatée l’an passé, "dans un contexte de fortes tensions au Proche-Orient", souligne le SSMSI.
Le taux cache toutefois de fortes disparités : les discriminations (+2%) et les provocations, injures et diffamations (+7%), qui représentent 62% du total de ces crimes et délits, progressent en effet bien moins fortement que les infractions les plus violentes : atteintes aux biens (+37%, 5% du total), atteintes à la vie et violences (+23%, 6% du total) ou menaces, principalement des menaces de morts, et chantages (+14%, 20% du total).
Le SSMSI fait état de disparités territoriales modérées. En moyenne, entre 2022 et 2024, les services de sécurité recensent 1,2 crime ou délit "à caractère raciste" pour 10.000 habitants. Un taux qui augmente avec la taille de la commune (0,5 dans les communes rurales ; 1,7 pour les unités urbaines de plus de 200.000 habitants, hors Paris).
À l’échelle départementale, les taux les plus faibles sont constatés dans le Gers (0,4), la Dordogne, la Haute-Loire et la Lozère (0,5). Le taux est, à l’autre extrémité, 3 à 4 fois supérieur à Paris, le SSMSI précisant que les infractions qui y sont commises "ne concernent pas seulement la population résidente". Le taux reste toutefois 1,7 fois plus élevé en retenant la région Île-de-France. En dehors de cette dernière, les départements les plus touchés (taux supérieur à 1,1/10.000 habitants) se trouvent dans le quart nord-est de la France (Nord, Seine-Maritime, Oise, Loiret, Aube, Marne, Meurthe-et-Moselle, Haut-Rhin, Bas-Rhin et Territoire de Belfort), dans la vallée du Rhône (Rhône, Isère, Drôme, Vaucluse, Bouches-du-Rhône), et sur le littoral méditerranéen (Alpes-Maritimes, Hérault, Pyrénées-Orientales, Haute-Corse et Corse-du-Sud), en y ajoutant la Haute-Garonne.