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Nature 2050 : le programme de restauration de la biodiversité débouche sur de premiers travaux dans les territoires

Un an après son lancement, CDC Biodiversité, filiale de la Caisse des Dépôts, a fait le point le 22 novembre sur l'avancement du programme Nature 2050 qui vise à attirer de nouveaux acteurs vers des actions de restauration de la biodiversité et d'adaptation des espaces naturels au changement climatique. Dès les prochaines semaines, il débouchera dans les collectivités impliquées sur de premiers travaux financés par des entreprises. Seize projets sont désormais engagés.

L'originalité paie... quand l'idée est bonne ! Lancé fin 2016 par la CDC Biodiversité, filiale de la Caisse des Dépôts, le programme Nature 2050 vise à attirer de nouveaux acteurs vers des actions de restauration de la biodiversité et d'adaptation des espaces naturels au changement climatique. Soutenu par un large éventail de partenaires, du monde de la recherche aux associations et aux entreprises, il incite les acteurs économiques et les collectivités à s'engager sur des actions menées - d'où son nom - jusqu'en 2050.
"C'est cette possibilité de s’engager pour un projet local et à long terme qui nous a tout de suite séduits", témoigne dans la Loire Olivier Le Grontec, directeur général de la Société de transport de l'agglomération stéphanoise (Stas). Les potentialités écologiques d'un parc urbain boisé de trente hectares forment le socle du projet stéphanois. Implanté sur un ancien site minier, classé Natura 2000 et ouvert au public, son enclavement pose problème. "L'idée qui s'est imposée à nous consiste à ouvrir le site et le reconnecter à d'autres corridors écologiques (massif du Pilat s’inscrivant dans la trame verte de la ville, ndlr)", indique Sylvie Fayolle, vice-présidente de Saint-Etienne Métropole. Les travaux débutent en novembre et se termineront à l'automne 2018. "Un verger conservatoire sera aménagé à l'entrée du parc. Plus loin, un bassin actuellement très minéralisé sera régénéré biologiquement. Et les plantations choisies dans une logique d'adaptation au changement climatique", complète Caroline Folliet, chef de projets CDC Biodiversité.

Un afflux de projets

Cette année, une quinzaine de projets représentant 600 hectares ont été passés au peigne fin par le comité de pilotage de Nature 2050 constitué de scientifiques et d'associations. Ce nombre de projets ayant doublé en un an, "nous nous sommes focalisés ces derniers mois sur leur étude et leur calibrage", confirme Laurent Piermont. Le président de CDC Biodiversité rappelle l'originalité de ce programme "exclusivement financé par les entreprises qui souhaitent volontairement et concrètement agir pour les territoires où elles sont implantées et où vivent leurs clients et leurs partenaires".
Le principe phare reste inchangé : lorsque le site d'accueil du projet et le foncier sont peu sécurisés, CDC Biodiversité propose de s'occuper de tout, de l'acquisition au suivi des opérations. Et s'engage à restaurer et suivre un mètre carré de territoire jusqu'en 2050 pour chaque versement volontaire de cinq euros par l'entreprise. "Le bénéfice pour les territoires est net, ils peuvent une fois les projets validés développer ceux qui leur tiennent à cœur", poursuit-il. Et donc restaurer des milieux naturels, agricoles et forestiers, non à l'aveugle mais avec une visibilité et une méthodologie concoctée par CDC Biodiversité et qui comprend du suivi, de l'évaluation et du reporting annuel.

Passage au concret

Un tel cadre rassure et attire les collectivités, qui sont à la fois contributrices et partenaires. Parmi ces derniers figurent ainsi, aux côtés d'entreprises comme AccorHotels ou BNP Paribas, des régions comme l’Ile-de-France et l'Occitanie. "Localement nous allons motiver cinq nouvelles entreprises à s'impliquer", promet Sylvie Fayolle. "A Sevran (Seine-Saint-Denis), ce programme débouche sur du concret et de premiers travaux de création d'un espace naturel à haute valeur écologique sur une friche industrielle (friche Kodak)", ajoute le maire de cette ville, Stéphane Gatignon.
A la pluralité des modes opératoires prévus s'ajoute la diversité des écosystèmes concernés. "L'écosystème marin n'est pas négligé. Dans les baies de Marseille, Cassis et La Ciotat (Bouches-du-Rhône), il s'agit ,dans le cadre du contrat de baie ,de restaurer, de réintroduire des espèces dans ces petits fonds côtiers, non sans un volet d'évaluation des retombées", conclut Didier Réault, adjoint au maire de Marseille délégué à la mer et au littoral. 

 

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