Maremne Adour Côte-Sud imagine un numérique responsable (40)
Formation des agents, évolution des pratiques pour réduire le volume de stockage et l’usage du papier, extinction du wifi le soir et le week-end… la communauté de communes Maremne Adour Côte-Sud a engagé une série d’actions afin de réduire l’impact environnemental de ses usages numériques. L’initiative se déploie désormais auprès du grand public, incité à s’équiper de façon plus raisonnée et à modifier ses pratiques.
Comment réduire l’impact environnemental des outils numériques dans une collectivité ? Vaste sujet. Si vaste, que la direction des systèmes d’information de la communauté de communes Maremne Adour Côte-Sud a commencé par former son équipe à cette question complexe. « En janvier 2020, nous avons organisé une formation, certifiée par l’Institut du numérique responsable, pour six personnes de notre équipe – système d’information géographique compris - afin de les sensibiliser à l’intérêt d’agir et pour les outiller sur un plan opérationnel », explique Fabien Zaccari, directeur des systèmes d’information à la collectivité landaise.
Achats et usages
Nourries de ces éclairages, plusieurs initiatives sont ensuite engagées par la collectivité, déjà signataire de la « feuille de route », Néo Terra de la Région Nouvelle-Aquitaine, qui fixe 11 ambitions chiffrées et concrètes dans le domaine environnemental à l’horizon 2030. En interne, avec une volonté forte de se positionner sur de telles problématiques par son président Pierre Froustey, l’intercommunalité, a réorienté sa politique d’achat en termes d’équipement. « Pour l’appel d’offres du marché des photocopieurs, nous avons demandé de nouvelles fonctionnalités pour réduire les impressions. 20 % des impressions finissaient jusqu’à présent à la poubelle au bout de 15 minutes, par exemple à cause d’une faute dans un courrier. Désormais, l’impression est soumise à une validation une fois devant la machine : on accède à la liste des documents en attente et on choisit après relecture ce qu’on imprime. Nous avons ainsi diminué de 20 % nos impressions et la durée de vie des moteurs de photocopieurs devrait gagner un an à un an et demi, détaille Fabien Zaccari. Un tel changement nécessite de la pédagogie auprès des équipes et de ses fournisseurs. Et finalement, c’est très bien accepté ! »
Le numérique responsable prend aussi la forme de petits gestes qui, répétés, portent également leurs fruits. La direction des services informatiques (DSI) de la communauté de communes Maremne Adour Côte-Sud a ainsi modifié la signature des mails des agents : épurée lorsqu’il s’agit d’un message à usage interne, elle reste enrichie d’éléments graphiques pour les envois vers l’extérieur. Ainsi, le volume nécessaire pour l’archivage des mails a été réduit, sans nuire à la communication interne et externe de la collectivité.
D’autre part, le wifi est désormais éteint le soir et le week-end dans les écoles primaires de l’intercommunalité, dont toutes les classes sont équipées d’un ordinateur portable et d’un tableau numérique et où chacun des 2.250 élèves de CE2, CM1 et CM2 se voit doté d’un iPad. Au-delà des économies d’énergie que cela engendre, « on limite ainsi le risque d’attaque informatique », souligne le directeur de la DSI.
Former les habitants
Le service informatique de la communauté de communes étant mutualisé avec l’ensemble des membres, les actions se déploient aussi de façon spécifique en fonction des communes. « L’équipe des escales numériques, qui forment les agents de l’intercommunalité aux outils numériques, a imaginé un module complémentaire sur le responsable numérique, présenté cet été 2021 également aux habitants du territoire. On y aborde les bonnes pratiques en termes d’achat et d’utilisation des outils. Le déploiement de telles formations à destination des agents communaux est à l’étude », poursuit Fabien Zaccari.
Les panneaux lumineux en zones urbaines, peu consultés, ont également été remplacés par une application mobile que les habitants installent sur leur smartphone. « L’information circule mieux finalement, on a ainsi pu constater que 74 % de la population d’un village de 1.800 habitants avaient choisi l’application », note le directeur de la DSI intercommunale.
Finalement, les élus du territoire participent activement, eux aussi, à cette démarche suite à la proposition de la vice-présidente en charge du numérique, Frédérique Charpenel : « depuis 2014, les élus du territoire disposent d’un I-pad afin de dématérialiser les conseils municipaux et les conseils communautaires via une application dédiée. Afin de réduire le nombre d’équipements, nous installons dorénavant l’outil sur les équipements privés, ce qui réduit considérablement le nombre de matériels des élus. Cette stratégie rencontre un succès fort », termine le directeur de la DSI.
Un œil sur les comptes
« Il n’y a pas de budget à proprement parler sur ce sujet : beaucoup des projets en ce sens s’autofinancent d’eux-mêmes, expose Fabien Zaccari. Je peux cependant vous dire, en termes d’exemple, que le remplacement des panneaux multimédias lumineux sur notre territoire était chiffré à environ 800.000 € sur 7 ans (toutes charges comprises) là où l’application déployée a un coût avoisinant les 20.000 sur 8 ans. Des transferts budgétaires sont alors rendus possibles pour le financement d’autres projets au sein de la collectivité. »
Communauté de communes Maremne Adour Côte-Sud (Macs)
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Pierre Froustey
Fabien Zaccari
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