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Environnement - L'opération Vacances Propres redouble d'ambition

Menée chaque année en partenariat avec Eco-Emballages et l'Association des maires de France (AMF), la campagne Vacances Propres mettra cet été l'accent sur la lutte contre les déchets sauvages et la collecte dans les ports et sur le Tour de France.

Le 18 juin, l'association Progrès et Environnement, qui porte cette campagne annuelle de sensibilisation et d'incitation du public aux bons gestes de tri, a présenté les nouveautés de l'édition 2013 de Vacances Propres. "Nous allons mettre l'accent sur les déchets sauvages qui, par nature, échappent aux statistiques. Grâce au concours du Syndicat interdépartemental pour l'assainissement de l'agglomération parisienne (Siaap), nous avons pu établir une estimation des déchets qui, en rivière, échouent sur les rives ou restent en flottaison. Il y en a plus de 10.000 tonnes par an. En ajoutant ceux qu'on retrouve sur les plages et le long des routes (20.000 tonnes), on atteint 33.000 tonnes. C'est considérable", déplore Jean-François Molle, président de Vacances Propres. Pour contrer ce phénomène, les promoteurs de la campagne préfèrent agir en amont : "Aux opérations de nettoyage, nous préférons la sensibilisation et la prévention", confirme Carole Carpentier, déléguée générale de Vacances Propres. Pour diffuser son message, réactualisé et qui bénéficie cette année d'un nouveau logo, elle s'appuie sur un réseau de plus de 1.000 communes et communautés de communes partenaires de l'opération. "L'an dernier, près de 2,6 millions des sacs de collecte fournis aux collectivités et manifestations partenaires ont été utilisés. Nous voulons atteindre cet été les 3 millions de sacs et collecter 34.000 tonnes de déchets", ajoute-t-elle.

Tous les moyens sont bons

"Les touristes restent une cible importante : au niveau national, on estime que 10% du poids total des déchets d'emballages ménagers proviennent d'eux", poursuit Johann Leconte, directeur des relations avec les élus et les associations d'Eco-Emballages. Dans les communes touristiques, tous les moyens sont donc bons pour réduire les dégâts. Et ce n'est pas Jean-François Rapin, président de l'Association nationale des élus du littoral (Anel) et maire de Merlimont, une petite station balnéaire de la Côte d'Opale (Pas-de-Calais), qui dira le contraire : "Les déchets attirent les déchets si bien que, très vite, un bout de territoire peut être complètement envahi et dévalorisé. Les communes peuvent sanctionner ces incivilités mais toutes ne disposent pas d'éco-gardes ou du personnel nécessaire." Selon lui, d'autres méthodes que la mise à disposition de collecteurs et sacs de tri peuvent être testées : "Dans ma commune par exemple, tout au long de l'aménagement dunaire, nous avons fait le pari de ne pas installer de sacs pour que les gens se responsabilisent autrement et rapportent chez eux leurs déchets. Pour l'instant, cela a bien fonctionné !"

Trouver de nouveaux adhérents

On l'aura compris : un nouveau partenariat s'esquisse entre Vacances Propres et l'Anel... Avec Pavillon Bleu, l'entente remonte à il y a deux ans. Dans une vingtaine de ports qui arborent ce label, l'opération va consister à fournir aux plaisanciers un cabas dédié au tri des emballages afin d'éviter que leurs déchets ne finissent en mer. Grâce à un partenariat renforcé avec l'entreprise qui organise le Tour de France cycliste, plus de 91.000 sacs à rayures vont par ailleurs être déployés tout au long du parcours. Lors des étapes de montagne, ils seront délivrés de main en main. "Nous avons testé la méthode l'an dernier, elle donne de bons résultats", commente Carole Carpentier. Mais toutes ces opérations ont un coût. "Or nous manquons de moyens et recherchons d'autres soutiens financiers que celui apporté par les entreprises de l'emballage. D'autres secteurs vont donc être approchés", prévient la déléguée générale de l'opération.