L'Insee analyse l'emploi dans les territoires selon la taille des entreprises
Dans l'édition 2023 de son rapport sur "Les entreprises en France", l'Insee analyse l'emploi salarié dans les zones d'emploi selon les tailles d'entreprises. L'emploi reste très concentré à la fois dans les grandes entreprises et les métropoles. Les ETI suivent à peu près la même géographie, avec une forte concentration dans le Nord, les PME et microentreprises privilégiant a contrario le Sud et les zones rurales.
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L'emploi reste très concentré dans les grands pôles urbains : 26 zones d'emploi sur 305 regroupent la moitié des 16 millions de salariés en France, indique l'Insee dans l'édition 2023 de son rapport sur "Les entreprises en France", publié mercredi 6 décembre. La zone de Paris regroupe à elle seule 2,8 millions d'emplois, dont 947.000 dans des grandes entreprises, devant Lyon, Toulouse, Bordeaux, Lille, Versailles, Marseille, Roissy et Nantes. Ces 9 zones d'emploi concentrent 43% des emplois des grandes entreprises. Les entreprises de taille intermédiaire (ETI) suivent peu ou prou la même géographie, avec une surreprésentation dans la moitié nord du pays (Pays de la Loire, Bretagne, Normandie, Hauts-de-France). Toutefois, les ETI ne rechignent pas à s'installer dans de plus petites villes, elles rassemblent 30% des emplois de 37 zones d'emploi dont la plupart comptent moins de 25.000 emplois.
Les PME et microentreprises sont plus équitablement réparties sur le territoire et offrent plus de 30% des emplois salariés dans les trois quarts des zones d'emploi. Mais avec une prépondérance pour les territoires non couverts par les grands groupes. A Versailles, Quimperlé, Roissy, Bollène ou Toulouse elles comptent moins de 25% des emplois salariés. Les microentreprises quant à elles occupent une place importante dans les zones rurales, les territoires d'outre-mer, la Corse et le Sud, "en raison d’une part, de la présence moins forte des ETI et des grandes entreprises, et d’autre part, de l’importance du tourisme dans les zones balnéaires et dans les stations de ski", explique l'Insee. Mais, souligne l'institut, cette approche par emplois salariés minimise le poids des 3 millions de non‑salariés (chefs d’entreprise, indépendants, professions libérales, etc.).
37% des microentreprises ne dépassent pas les cinq ans
Ces données sont à mettre en parallèle avec une étude de l'Insee publiée le 30 novembre indiquant que durant la décennie 2010, les créations d'emplois ont surtout été portées par les PME et les microentreprises. Mais ces dernières ont "des perspectives de croissance limitées". 37% des microentreprises ne dépassent pas les cinq ans. Et sur dix ans, une sur deux a disparu. Au total, 1,4 million d'emplois sont créés et presque autant sont détruits chaque année en France. Alors qu’elles concentrent moins de la moitié de l’emploi total (46%), les PME totalisent plus de la moitié des créations-destructions d'emplois (62%). Parmi elles, les microentreprises sont responsables de 37% de ces flux, soit autant que les ETI, les grandes entreprises et les multinationales réunies.
Hors microentreprises, les PME sont créatrices nettes d'emplois dans près de la moitié des 305 zones d'emploi, Ces PME dynamiques se concentrent "dans les zones d’emploi franciliennes de Paris, Roissy, Évry, Marne-la-Vallée ou celles de Nice, Montpellier, La Réunion".
