Handicap - L'Igas et l'IGF critiquent sévèrement la gestion de l'AAH
Dans le cadre des audits de modernisation lancés par le ministère des Finances, l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) et l'Inspection générale des finances (IGF) ont remis un rapport sur la gestion de l'allocation aux adultes handicapés (AHH). Celui-ci ne devrait pas rassurer les départements qui héritent, à travers les maisons départementales des personnes handicapées (MDPH), des retards accumulés par les Cotorep. Le rapport souligne "une faible qualité de service" et pointe les délais de traitement trop longs, ainsi que "des conditions peu rigoureuses d'analyse des dossiers, qui aboutissent à de nombreuses erreurs d'appréciation" (faible collégialité, rareté des visites médicales, etc.). Les auteurs dénoncent "un pilotage restreint qui se traduit par des procédures très hétérogènes" et "l'absence de stratégie d'insertion professionnelle des allocataires". Si la "nouvelle gouvernance" des MDPH doit permettre d'améliorer la qualité de service, elle comporte aussi un certain nombre de risques : porosité entre le RMI et l'AAH, accroissement des disparités entre départements, découplage entre attribution de l'allocation et politiques d'insertion professionnelle...
Le rapport préconise que l'Etat définisse "une stratégie sur l'AAH en améliorant les procédures" (objectifs de qualité de service dans les conventions MDPH-CNSA, politique contentieuse, renforcement des contrôles) et "en définissant une démarche d'insertion professionnelle de tous les allocataires en fonction de leur proximité à l'emploi". Cela suppose de revoir le pilotage en précisant le rôle de chaque acteur, en s'appuyant sur un système d'information plus performant, mais aussi "en donnant voix prépondérante aux représentants de l'Etat au sein des commissions départementales des droits et de l'autonomie des personnes handicapées (CDAPH), pour les décisions relatives à l'AAH".
J-N. E. / PCA