En bref - L'Etat sommé de réduire les nuisances des aéroports de la région parisienne
Des associations et des communes d'Ile-de-France ont déposé lundi 24 avril deux recours contre l'Etat à propos des nuisances sonores subies par les riverains des aéroports de Roissy, d'Orly et du Bourget. "On est obligés de traduire l'Etat devant la justice car il néglige totalement les populations survolées" par les avions des trois aéroports franciliens qui concentrent la moitié du trafic aérien français, a déclaré Catherine Giobellina, vice-présidente de l'antenne régionale de France nature environnement (FNE), lors d'une conférence de presse.
L'association fait partie des 13 associations et collectifs qui ont, avec deux communes du Val-d'Oise (Gonesse et Saint-Prix), déposé lundi ces deux recours devant le Conseil d'Etat, l'un concernant les plateformes de Roissy et du Bourget, le second pour Orly.
Les associations - qui plaident notamment pour une réduction des vols de nuit et des descentes d'altitude d'avions plus régulières, donc moins bruyantes et énergivores - demandent l'application effective d'une directive européenne de 2002 imposant aux Etats de mettre en place des plans de prévention du bruit dans l'environnement (PPBE), a expliqué leur avocat Louis Cofflard.
Car, dénoncent les requérants, l'aéroport d'affaires du Bourget n'a toujours pas de PPBE et ceux d'Orly et Roissy "ne sont pas conformes à la directive ni susceptibles de réduire les nuisances", a tancé Françoise Brochot, présidente de l'ADVOCNAR (Association de défense contre les nuisances aériennes).
En attendant, les riverains d'Orly "souffrent terriblement", a illustré Luc Offestein, président du collectif ANA (Alerte nuisances aériennes), rappelant que les avions passent certains jours à moins de deux minutes d'intervalle au-dessus des toits, ce qui "est insupportable".
Les requérants attendent "que le Conseil d'Etat sanctionne l'insuffisance" des PPBE des aéroports, a indiqué Me Cofflard. Et que l'Etat "mette en place des mesures qui existent déjà sur des aéroports comparables, des mesures de bon sens pour protéger la santé des gens", a précisé Françoise Brochot.