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Ressources humaines - Les territoriaux vont-ils se convertir à la e-formation ?

Le recours à des dispositifs de e-formation au sein des collectivités locales est encore limité mais pourrait offrir des développements intéressants. Une étude réalisée par la société Secteur public en témoigne. En avant-première, quelques éléments de cette enquête inédite.


A l'heure où la loi du 19 février 2007 devrait donner un coup de fouet à la formation au sein de la fonction publique territoriale et où les TIC s'immiscent désormais dans tous les domaines de gestion des collectivités, les conditions devraient a priori être réunies pour que la e-formation des territoriaux soit promise à un bel avenir. Pourtant, les responsables formations des collectivités semblent encore quelque peu incertains.
La première grosse étude consacrée à ce sujet - dont les résultats seront présentés ce mercredi 20 juin dans le cadre d'une journée d'échanges organisée par la mission Ecoter autour de la question "comment rendre les collectivités plus efficaces ?" - montre en effet que seuls 30% de ces responsables formation font du développement des dispositifs de e-formation l'une de leurs priorités à court terme. Et l'on constate aussi, tout simplement, que "les responsables formation ne maîtrisent pas parfaitement le sujet", explique Pascal David, directeur général de Secteur public, la jeune société qui a réalisé cette étude. Une étude à la fois quantitative et qualitative réalisée auprès de collectivités de taille importante (régions, départements, agglomérations, villes de plus de 50.000 habitants), mais aussi d'entreprises de formation, des délégations régionales du CNFPT et d'universités.
Maîtriser le sujet, c'est sans doute, dans un premier temps, savoir de quoi l'on parle. E-formation, e-learning, formation en ligne, Foad pour "formation ouverte et à distance"... il faut dire que la multiplicité terminologique n'est pas d'un grand secours (les entreprises de formation témoignent d'ailleurs de ce fait de leurs difficultés à repérer les appels d'offres passés par les collectivités dans ce domaine). "Certaines résument la e-formation à la formation à distance, voire à un simple CD-Rom. Or elle implique en réalité souvent un mixte entre présentiel, semi-présentiel à distance et auto-formation", souligne Pascal David.

 

Préparation des concours

Si de telles formules de formation ne constituent pas une priorité immédiate, 75% des collectivités ayant répondu à l'enquête (avec une surreprésentation des régions et départements) estiment qu'elles vont se développer dans les années à venir. 23% ont déjà conduit un dispositif de e-formation et 40% envisagent de le faire. En notant que les conseils généraux semblent aujourd'hui les plus réceptifs à cette opportunité.
Pour les responsables formation des collectivités, le principal atout de la e-formation se résume en un mot : l'individualisation. Individualisation des contenus, des parcours formation. Autonomie er flexibilité sont aussi deux termes largement mis en avant. Ce qui, relève Pascal David, coïncide bien avec les ambitions et les nouveautés du volet formation de la loi relative à la fonction publique territoriale avec, notamment, la notion de droit individuel à la formation (DIF). "On est en train de passer d'une formation administrée à une formation négociée", témoigne le représentant d'une délégation régionale du CNFPT.
Trois champs apparaissent comme particulièrement porteurs à commencer, bien sûr, par la préparation aux concours. Ainsi que le domaine hygiène et sécurité, tout comme les diverses formations liées à l'intégration des TOS. S'agissant des TOS en effet, leur dispersion géographique rend difficile l'organisation de formations uniquement présentielles.
Pascal David met l'accent sur quatre facteurs de développement de la e-formation : la possibilité pour les responsables formation eux-mêmes de découvrir pratiquement l'offre existante ; l'expérimentation de modules en partenariat entre entreprises de formation et collectivités ; une meilleure adaptation de l'offre aux spécificités de la fonction publique territoriale ; le rôle moteur du CNFPT en termes de mutualisation. Le CNFPT travaille précisément à la mise en ligne d'une plate-forme nationale liée à la e-formation. Et certaines délégations régionales du CNFPT sont déjà en pointe, à commencer par la délégation Auvergne et sa plateforme e-satis.

 

Claire Mallet

 

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