Les tensions de recrutements boostent l’activité des Geiq
Après un léger trou d’air avec la crise sanitaire, l’activité des groupements d’employeurs pour l’insertion et la qualification (Geiq) se redresse. Tant leur nombre que celui des adhérents, ainsi que la diversité des secteurs couverts ont plutôt tendance à progresser. La sixième édition de la manifestation "3 jours avec les Geiq" du 15 au 17 mars est l’occasion de découvrir ou redécouvrir la spécificité de ce dispositif d’insertion professionnelle.
© GEIQ
Pour rappel, un Geiq est un groupement d’employeurs sur un secteur d’activité et un territoire, sous statut associatif, piloté et géré par ses entreprises adhérentes. Son objectif est de répondre aux difficultés de recrutements de ces dernières en embauchant des personnes éloignées de l’emploi qui sont formées, accompagnées et progressivement intégrées dans l’entreprise. "Chaque Geiq met à la disposition de ses adhérents des salariés pour des parcours, aboutissant à une qualification, allant de 6 à 24 mois", rappelle la fédération nationale des Geiq qui organise du 15 au 17 mars "3 jours avec les Geiq". Cette manifestation nationale vise à "faire connaître le dispositif auprès des demandeurs d'emploi, des entreprises et des partenaires" au travers de quelque 80 événements en France.
Historiquement créés dans les secteurs du bâtiment, de l’industrie et de l’agriculture/agroalimentaire, les Geiq (groupements d’employeurs pour l’insertion et la qualification) se diversifient. Ainsi, les métiers des services à la personne, de la propreté, du sport-animation, du numérique et dans une moindre part l’hôtellerie-restauration ont désormais leur Geiq. Une étude commandée par le ministère des sports a d’ailleurs en février dernier préconisé de recourir à un Geiq pour répondre au double enjeu d’insertion des publics éloignés de l’emploi et des besoins de recrutement dans les métiers du sport (voir notre article du 9 février 2022).
Plus de 3.200 offres en alternance
Les 194 groupements d’employeurs existants en France comptent 6.921 entreprises adhérentes et 14.883 salariés en parcours. "Des nouveaux Geiq sont créés chaque année", prévient la fédération qui propose une cartographie en ligne des structures par secteur et territoire. Mais ces chiffres, diffusés en 2021, ne reflètent pas tout à fait la réalité du moment puisqu’ils font état du bilan d’activité de 2020, année en retrait pour le dispositif. Plus d’actualité, le nombre de postes à pourvoir en alternance s’élève à ce jour à plus de 3 200, "dans des secteurs d’activités variés" et qui s’adressent à des "hommes, femmes, jeunes ou moins jeunes, avec ou sans expérience professionnelle", indique Pôle emploi, partenaire du dispositif et qui détaille sur son site la diversité des profils recherchés.
Les collectivités territoriales sont également partenaires des Geiq dans le cadre de leurs compétences respectives : les régions via les services formation, économie et économie solidaire ; les départements dans le cadre de la mise en œuvre du RSA partagée avec l’État ; et les villes et agglomérations qui soutiennent notamment les Maisons de l’emploi et les Plie. Elles peuvent aussi, mais dans une moindre mesure adhérer à un Geiq. En effet, "le Code du travail stipule que les tâches confiées aux salariés du groupement mis à disposition d’une collectivité ne peuvent constituer l’activité principale du groupement et que le temps de mise à disposition ne peut excéder trois quarts de temps par salarié", précise la fédération des Geiq.
