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Le Geiq, un nouvel outil pour le secteur sportif non marchand

Une étude commandée par le ministère des Sports conclut à la pertinence des groupements d'employeurs pour l’insertion et la qualification (Geiq) dans le champ sportif non marchand. Cette solution aurait le double avantage de faciliter l'insertion de personnes éloignées de l'emploi et de répondre aux besoins de recrutement d'un secteur en croissance.

Comment favoriser l'insertion de personnes éloignées de l'emploi tout en encourageant le recrutement des associations sportives et services des sports des collectivités ? Un nouvel outil pourrait bientôt venir en aide au secteur sportif non marchand. Il a été dévoilé dans une "étude d’opportunité et de faisabilité du déploiement de Geiq dans le champ du sport, de l’animation et des loisirs", remise le 2 février par Nicolas Verdon, délégué général de la Fédération nationale Profession sports et loisirs, à Roxana Maracineanu, ministre déléguée chargée des Sports.

Un Geiq, ou groupement d'employeurs pour l’insertion et la qualification, est piloté par ses adhérents qui parient sur le potentiel de personnes éloignées de l’emploi pour résoudre les problèmes structurels de recrutement d'un secteur. Pour ce faire, il met à disposition de ses adhérents des salariés qu'il insère dans des parcours qualifiants d'une durée de 6 à 24 mois. À l’issue de cette période, les employeurs ont la possibilité d’embaucher directement le salarié. Pour les employeurs adhérents, le Geiq permet de mutualiser un outil de recrutement, de qualification et d’accompagnement de nouveaux salariés. Le salarié, de son côté, bénéficie d'un parcours d'insertion et de qualification ainsi que d’un accompagnement social selon ses besoins.

Une "réponse idoine" dans un secteur "atomisé"

Dans le sport – un secteur en croissance mais atomisé qui connaît des difficultés de recrutement –, le Geiq pourrait répondre au double enjeu de pérennisation de l’emploi et de qualification dans un contexte porteur (Jeux olympiques 2024, professionnalisation des clubs, etc.), et apporter des solutions dans une "niche" telle que le recrutement de maîtres-nageurs. Surtout, le Geiq est une opportunité dans un secteur qui se caractérise par une pluriactivité, un émiettement de l’emploi et de très petites structures – 80% des associations employeuses ont moins de deux salariés – et où le recours à la mutualisation est une "réponse idoine". Pour preuve, on estime aujourd’hui à 500 le nombre de groupements d'employeurs non marchands classiques dans le champ du sport, de l’animation et des loisirs, composés exclusivement d’associations et de collectivités territoriales. Et déjà plus d'une dizaine Geiq ont été créés ou sont en projet dans ce même secteur.

Si l'étude souligne donc la pertinence du recours au Geiq dans ce secteur, elle avance aussi des facteurs de réussite. Parmi celles-ci, on note la nécessité d'agir sur un "territoire cohérent". Comment ? En calibrant le nombre de postes selon les capacités du secteur et du territoire à absorber des emplois en aval du parcours qualifiant. Une autre clé réside dans l’objectif de recruter des personnes qui n’auraient pas été embauchées en direct par les employeurs : jeunes sans qualification, demandeurs d’emploi de longue durée, bénéficiaires du RSA, etc.

Parmi les facteurs de réussite, les auteurs de l'étude insistent encore sur la "gouvernance durable d’employeurs engagés" en mettant en garde : les personnes impliquées ne doivent pas avoir pour objectif premier d'utiliser le Geiq, mais de le piloter dans la durée de manière solidaire. Enfin, ils recommandent une "tarification cohérente". Cela peut impliquer un tarif plus élevé, par exemple, pour un maître-nageur, dont le profil est plus demandé, mais également de facturer au minimum un montant équivalent aux coûts induits par les personnes en parcours d’insertion.

Le ministère des Sports voit dans cette étude un premier pas "vers une sécurisation des trajectoires d’insertion dans les métiers de l’encadrement sportif et d’animation".