Transports - Les réseaux de transport public indépendants affichent leurs performances
Pour la première fois, une étude sur "La performance des réseaux de transport public indépendants" vient d'être réalisée à l'initiative d'Agir, association qui fédère ces réseaux, en partenariat avec la Fédération nationale des Sem (FNSEM) et le Gepic (Groupement des établissements publics, industriels et commerciaux). Les réseaux indépendants, qui représentent 10% des réseaux de transport public en France, sont caractérisés par le fait qu'ils sont exploités par des structures n'ayant pas de lien capitalistique avec les trois grands groupes privés présents sur ce marché (Kéolis, Transdev et Véolia). Il peut s'agir de régies municipales ou départementales de transport, de sociétés d'économie mixte (Sem) ou de sociétés privées.
L'étude d'Agir commence par dresser un panorama des différents modes de gestion dans les réseaux de transport collectif urbains qui montre que près de
90% des réseaux sont en gestion déléguée, 25% étant exploités par des Sem. 10% des réseaux sont en gestion directe, un mode de gestion fréquent dans les petites collectivités et les villes moyennes (33% de leurs réseaux sont gérés de cette manière) que l'on retrouve aussi dans plusieurs grandes agglomérations comme Marseille ou Toulouse.
La gestion déléguée est largement dominée par les trois grands groupes privés précédemment cités, qui assurent 80% des voyages annuels totaux, les réseaux indépendants réalisant les 20% restants.
Productivité et recettes en hausse
Selon l'étude d'Agir, les niveaux de performance des réseaux indépendants sont similaires voire supérieurs à ceux de l'ensemble des réseaux en termes d'offre kilométrique, de fréquentation, de taux d'utilisation ou de productivité. Ainsi, le nombre d'agents roulant par véhicule est stable depuis 2000 et les recettes commerciales par voyage étaient supérieures à celles des autres réseaux en 2004 soit 0,59 euro contre 0,56 euro.
Les réseaux indépendants ne se distinguent pas des autres réseaux en termes de charges d'exploitation : de 1999 à 2004, période de référence de l'étude, elles ont partout été orientées à la hausse sous l'influence de multiples facteurs (prix des carburants, coût de maintenance du parc, dépenses de personnel, etc.). Quelle que soit la taille du réseau, le fait de dépendre d'un groupe ne garantit pas un niveau de performance supérieur. Certains réseaux indépendants de moins de 100.000 habitants sont plus dynamiques que la moyenne. De 100.000 à 250.000 habitants, les réseaux indépendants affichent là encore une performance globale supérieure et au-delà de 250.000 habitants, ils bénéficient aussi de quelques ratios très supérieurs à la moyenne (fréquence, taux d'utilisation, recettes par voyage, taux de couverture).
Anne Lenormand