Les préfets de région mobilisés pour trouver des débouchés aux jeunes sans contrat d'apprentissage
Une instruction interministérielle enjoint les préfets de région à proposer des solutions aux jeunes apprentis inscrits en CFA qui n'ont pas trouvé de contrats d'apprentissage. Diverses options sont à envisager : recherche de nouveaux employeurs, retour en voie scolaire, entrée en formations régionales, ou encore accompagnement par le service public de l'emploi.
Selon le gouvernement, près de 30.000 jeunes inscrits en centre de formation d'apprentis n'ont toujours pas trouvé de contrat d'apprentissage. Une situation problématique : dans cet objectif de favoriser au maximum l'apprentissage, le dispositif "6 mois en CFA sans contrat" a été mis en place depuis le 1er août 2020, s'appliquant aux entrées en formation effectuées jusqu'au 31 décembre. Les CFA se voient financer à hauteur de 500 euros par mois la formation du jeune dans l'attente que ce dernier trouve un employeur.
Régions et service public de l'emploi "fortement associés"
Mais face à un délai qui risque d'être dépassé pour certains de ces jeunes, le gouvernement sonne la mobilisation générale. "Il est impératif que nous trouvions des solutions d'emploi ou de formation adaptées à chacun. Ces jeunes, qui ont choisi un projet professionnel et acquis des connaissances théoriques solides au cours des six premiers mois de formation, doivent pouvoir poursuivre leur parcours et obtenir une certification", est-il écrit dans une instruction en date du 12 février 2021 (à télécharger ci-dessous), adressée aux préfets de région et recteurs d'académie et signée par les ministres du Travail, de l'Éducation nationale, de l'Agriculture et de la Fonction publique.
Les préfets de région sont appelés à mettre en place une "organisation dédiée à la mise en œuvre des solutions proposées". Il s'agit de "nouer des partenariats étroits avec les services de proximité des Opco, des réseaux consulaires et les réseaux d'employeurs pour fédérer l'ensemble des acteurs", dont les régions et le service public de l'emploi qui "seront fortement associés". Une ou plusieurs personnes référentes devront être désignées pour "traiter les demandes" et "orienter les CFA et les jeunes en fin de parcours". Et d'inviter aussi, pour coordonner ces actions, à désigner un délégué à l'apprentissage désigné conjointement avec le président du conseil régional.
Cartographie des effectifs sans contrat
Pour faciliter ce travail de mise en relation avec les employeurs, le réseau des Carif-Oref a rendu public vendredi 18 février une cartographie des effectifs sans contrat d'apprentissage, précisant notamment le nom des CFA concernés ou encore les spécialités de formation où se trouvent des jeunes sans contrat. "Une attention particulière sera portée à l'actualisation et à la diffusion des offres d'emploi en apprentissage dans les secteurs privé et public en lien avec les acteurs pertinents, parmi lesquels Pôle emploi", précise aussi l'instruction.
Le gouvernement déroule ensuite différentes options de repli pour trouver un maximum de débouchés. En l'absence de solution en entreprise, "la poursuite de la formation au-delà des six mois pourra être proposée dans la voie scolaire", précise aussi l'instruction, qui vise notamment les cas de classes "mixtes" accueillant des jeunes en alternance et sous statut scolaire. À défaut, "la poursuite de la formation pourra être proposée dans un autre établissement de l'académie ou les académies voisines". Autre option : l'orientation, via les plateformes de suivi et d'appui aux décrocheurs, vers les places de formation ouvertes dans le cadre de la "Promo 16 18" porté par l'Afpa.
Les régions sollicitées
Les régions sont aussi appelées à la rescousse. "Les jeunes pourront être adressés aux prescripteurs régionaux et/ou directement orientés vers des sessions de formation composant l'offre régionale", précise l'instruction. Certaines régions ont déjà réagi en ce sens : fin janvier, l'Île-de-France a déjà annoncé dans le quotidien 20 Minutes son intention de mobiliser l'offre de formation régionale, voire de financer des projets de formation individuels ouvrant accès au statut rémunéré de stagiaire de la formation professionnelle. Enfin, "les acteurs régionaux du service public de l'emploi devront être invités, dans la limite de leurs compétences et attributions respectives, à prendre en charge le jeune dans un parcours d'accompagnement ou de redéfinition de son parcours professionnel.