Qualité de l'air - Les poussières atmosphériques dans le collimateur du Parlement européen
Le projet de directive européenne sur la qualité de l'air sera sans doute l'objet d'un des affrontements institutionnels importants de fin d'année à Bruxelles : la commission environnement du Parlement européen a adopté le 9 octobre, en deuxième lecture, des amendements déjà soumis en première lecture et qui n'avaient pas été repris par le Conseil.
La directive a pour objectif de fixer de nouvelles valeurs limites aux émissions des poussières atmosphériques les plus dangereuses pour la santé. Celles-ci, appelées PM 2,5 et PM 10, sont émises, entre autres, par les véhicules motorisés, les installations de chauffage et l'agriculture. Elles provoqueraient 370.000 décès par an en Europe, dont 350.000 pour les seules PM 2,5.
Les députés proposent de définir dans un premier temps des valeurs cibles, moins contraignantes qu'une valeur limite, de 20µg/m3 pour les PM 2,5 et de rendre ces valeurs contraignantes en 2015. De son côté, le Conseil veut fixer ce seuil à 25µg/m3. Concernant les PM 10, les valeurs limites pourraient être fixées à 33µg/m3 par an (position du Parlement européen) ou 40µg/m3 par an (position du Conseil). Les agglomérations qui ne pourraient pas respecter ces limites, "en raison des caractéristiques de dispersion du site, de conditions climatiques défavorables ou de facteurs transfrontières", pourraient bénéficier dans un premier temps de dérogations.
La position du Parlement européen contraindra certainement la présidence portugaise à devenir l'arbitre de la deuxième lecture de la directive, alors même que l'Union européenne cherche à promouvoir les avancées environnementales dans de nombreux domaines : promotion des véhicules hydrogènes, préparation du lancement de l'après-Kyoto à Bali en décembre prochain, promotion de l'environnement dans les PME. Autant d'actions promues par l'Agence européenne de l'environnement, qui rappelle, dans son 4e rapport tout juste publié que "le nombre estimé de vies humaines perdues chaque année est nettement plus élevé que pour les accidents de voiture" et que l'espérance de vie des Européens va reculer d'un an si rien n'est fait.
Gwenaëlle Radosevic / Welcomeurope