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Environnement - Les parcs naturels régionaux opposés à l'exploitation du gaz de schiste

Après les présidents de régions, le réseau des parcs naturels régionaux marque à son tour sa "ferme opposition" à l'exploitation du gaz de schiste sur ces territoires. La Fédération des parcs naturels régionaux de France, dont le bureau s'est réuni le 22 février a demandé l'annulation des autorisations d'exploration délivrées par le ministère de l'Ecologie sur les périmètres des sept parcs concernés dans la moitié sud du pays, parmi lesquels ceux du Luberon et du Vercors notamment. Elle réclame l'interdiction de l'exploration et de l'exploitation d'hydrocarbures de roche-mère dans les parcs naturels régionaux et l'organisation d'un "débat national sur l'avenir énergétique de notre société afin que les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre, de développement des énergies renouvelables et d'amélioration de l'efficacité soient encouragés, renforcés et promus". 
Les parcs ont dénoncé une absence de prise en compte par l'Etat des avertissements qu'ils avaient  lancés sur les risques environnementaux et sanitaires entraînés par l'exploitation de ces gaz. Cela va selon eux "à l'encontre de leur mission de protection de l'environnement et entre en contradiction avec le rôle attribué aux collectivités territoriales dans le cadre de la loi portant engagement national pour l'environnement - dite Grenelle 2 - de réduire des consommations d'énergie, de développer les énergies renouvelables locales et de lutter contre le changement climatique".
La technique du forage hydraulique par injection dans les sols de produits chimiques, de sable et de grandes quantités d'eau pollue les nappes phréatiques et peut également avoir de lourds impacts paysagers, estime la fédération des parcs. Qualifiant l'expérience américaine dans ce domaine de "particulièrement inquiétante", elle a noté que la mission lancée le 4 février par le gouvernement sur les enjeux environnementaux de l'exploitation de gaz de schiste "renforce les questions légitimes sur la délivrance des autorisations" pour l'exploration sur plusieurs sites en France.
En attendant les conclusions de la mission, prévues pour le 31 mai, la ministre de l'Ecologie a assuré lors d'un récent déplacement en Dordogne qu'il n'y aurait pas de "nouvelles autorisations d'exploration alors que nous avons suspendu trois autorisations en cours". "Un travail d'étude est fait pour voir si une exploitation, autrement qu'à l'américaine, est possible ou pas. Si elle n'est pas possible, elle n'aura pas lieu", avait-elle ajouté.