Education prioritaire - Les ESH signent un protocole avec le gouvernement sur l'accueil des classes dédoublées en REP
Valérie Fournier, présidente des ESH, a signé le 21 juin avec Jean-Michel Blanquer et Jacques Mézard un protocole visant à accompagner deux mesures portées par le gouvernement dans le cadre de sa politique d’éducation prioritaire : le dédoublement des classes de CP et CE1 en REP et les stages de 3e pour les enfants des quartiers.
"Nous avons des locaux en pied d’immeubles"
A la rentrée 2017, les 5.600 classes de CP de REP+ ont été dédoublées afin d’accueillir 12 élèves maximum par classe. D’après le ministère de l’Education nationale, le problème des locaux pour accueillir les nouvelles classes a pu être globalement géré. Mais à la rentrée 2018, le dédoublement s’étendra aux CP de REP et aux CE1 de REP+. Et c’est là qu’interviennent les ESH : "Nous avons des locaux en pied d’immeubles, nous sommes prêts à les déployer, en partenariat avec les villes", a assuré Valérie Fournier. Il ne s’agit pas seulement d’accompagner une politique gouvernementale, "l’école est un sujet dans l’occupation des quartiers", relève la présidente des ESH, rappelant que l’attractivité de l’école joue un rôle de premier plan dans la mixité sociale d’un quartier.
Un appui dans la recherche de locaux
Dans le protocole signé le 21 juin, les ESH s’engagent à "appuyer l’Etat dans sa recherche de locaux pour accueillir les nouvelles classes dédoublées". Il ajoute : "en proposant des locaux en pied d’immeubles, là où les opportunités seront identifiées par chaque ESH en lien avec les rectorats dans chaque académie, en fonction des besoins".
Des ESH mettent déjà à disposition des locaux pour l’accueil d’activités périscolaires, comme l’aide aux devoirs par exemple. Mais les normes pour l’enseignement scolaire sont autrement plus contraignantes. Valérie Fournier ne cache pas que trouver les locaux ne sera pas si difficile comparé au "défi" de "mettre un enseignant dedans". Sans compter sur l’autre "défi" : celui de le faire sortir avec sa classe pour rejoindre le reste de la cité scolaire, pour aller en salle spécifique (arts plastiques, sports, informatique…), à la cantine, ou tout simplement en récréation…
Le protocole ne dit rien non plus sur le financement de l’aménagement des locaux ni de leur mise aux normes.
Un accueil des stagiaires de 3e dans les ESH
Concernant l’accès des stages de 3e "d’observation et découverte en entreprise", les ESH s’engagent à accueillir une semaine des collégiens des quartiers auprès des salariés du réseau. Le ministre de l’Education nationale n’a pas caché son intérêt pour la "masse" des opportunités de stages potentiel dans ce réseau national de 230 entreprises et de 35.000 salariés, dont plus de la moitié sont des collaborateurs de proximité au service des habitants (gardiens et employés d’immeubles de proximité). De quoi alimenter la future "bourse des stages de 3e" qui sera créée à la rentrée à destination des jeunes des quartiers, avec 30.000 stages proposés dont 15.000 par les entreprises et 15.000 autres par l’Etat et ses services. Il s’agit d’une mesure phare annoncée par le président de la République le 22 mai à l’Elysée (voir notre article ci-dessous). Pour Jean-Michel Blanquer, elle permettra de "faire en sorte que 30.000 jeunes des quartiers puissent avoir un stage et ainsi offrir les mêmes chances de réussite à tous les élèves de la République". Le protocole indique que "les équipes RH des ESH iront à la rencontre des jeunes dans les collèges pour leur présenter le métier des ESH en lien avec les représentants de l’Education nationale".