Ville durable - Les EcoQuartiers élargissent leur horizon
"La démarche EcoQuartier confirme aujourd'hui son inscription dans la durée", a déclaré Benoist Apparu ce 19 janvier en lançant le deuxième appel à projets EcoQuartier. Devant de nombreux experts et élus locaux réunis à Paris, le secrétaire d'Etat chargé du logement s'est réjoui de "l'engouement collectif et partagé" en faveur de la ville durable. Le premier appel à projets fin 2008 avait rencontré un franc succès avec 160 projets d'écoquartiers déposés. Au final, 28 collectivités figuraient au palmarès EcoQuartier lors de la première conférence nationale ville durable, le 4 novembre 2009, au cours de laquelle Grenoble s'était vu remettre le Grand Prix national pour la ZAC (zone d'aménagement concerté) de Bonne. Cette première édition visait les nouveaux écoquartiers incluant dès la conception des performances énergétiques et environnementales liées aux bâtiments, à l'eau, aux déchets ou à la biodiversité. Les projets étaient aussi examinés sous l'angle des transports et de la mixité sociale.
Un nouveau cadre de référence européen
Après l'adoption par les ministres européens en charge des questions urbaines d'un "cadre de référence ville durable européenne" à Tolède le 22 juin dernier, les candidats au nouvel appel à projets EcoQuartier devront respecter quatre dimensions : une dimension transversale "démarche et processus", qui consiste à s'interroger sur les moyens mis en oeuvre pour aller jusqu'au bout du projet, et trois dimensions plus sectorielles, fondées sur la performance (cadre de vie et usages, développement territorial, préservation des ressources et adaptation au changement climatique). Ces quatre dimensions se déclinent elles-mêmes en vingt ambitions issues des différentes politiques publiques menées par l'Etat (lois Grenelle 1 et 2, stratégie nationale de développement durable, plan "restaurer et valoriser la nature en ville", pacte de solidarité écologique, agendas 21 locaux, etc.) Parmi ces ambitions, on trouve par exemple le fait de "savoir gérer et évaluer son projet et son quartier", d'"offrir un cadre de vie agréable et sain", de "promouvoir des modes de déplacement alternatifs et durables" ou encore d'"utiliser de manière raisonnée les ressources non renouvelables et limiter la production de déchets".
Le nouveau palmarès, qui sera dévoilé en septembre prochain, entend démontrer que "tous les territoires sont concernés" a insisté Benoist Apparu. A côté du Grand Prix national destiné à "montrer l'excellence française", selon les termes du secrétaire d'Etat, il comportera des prix spéciaux ciblant des territoires spécifiques (ville moyenne, milieu rural et renouvellement urbain) et des mentions correspondant à trois thématiques d'aménagement durable ("performances écologiques", "nature en ville", "de la qualité du projet à la vie de quartier"). Autre nouveauté, sur la forme cette fois : l'inscription à l'appel à projets s'effectue uniquement en ligne, sur le site www.ecoquartier2011.gouv.fr en deux phases (pré-inscription avant le 28 février 2011 et dépôt de candidature avant le 15 avril 2011).
Un label en préparation
En parallèle, Benoist Apparu a lancé l'ouverture d'une étude sur la préfiguration d'un label EcoQuartiers "car si la qualité n'était pas au rendez-vous, l'ensemble de la démarche pourrait s'en trouver décrédibilisé". Ecartant toute idée de "norme nouvelle pour figer des projets stéréotypés sur tout le territoire", il devra être "laisser place à l'expression d'un projet local" et donc "être adaptable à tous les contextes, à toutes les tailles de villes et à tous les stades d'avancement des projets". Reste à définir "qui va le donner, suivant quelles conditions et quels critères." "Le label doit répondre aux attentes des habitants, la démarche doit être transparente, contrôlable et garantie par un tiers indépendant", a encore indiqué Benoist Apparu qui entend l'inscrire "dans un esprit grenellien".