Les écoles de la 2e chance (E2C) enregistrent leur plus forte progression de ces 10 dernières années

"Nous avons réussi à consolider la qualité du dispositif, renforcer l'accompagnement des stagiaires après leur parcours et garantir un taux d'intégration élevé, malgré une augmentation conséquente du nombre de stagiaires accueillis", s'est félicité Alexandre Schajer, président du réseau E2C France dans son communiqué du 8 avril 2024. Les écoles de la 2e chance (E2C), réseau dédié aux décrocheurs scolaires, fêtent leur vingt ans cette année. Elles ont enregistré en 2023 leur "plus forte progression de ces dix dernières années" ainsi que du nombre de stagiaires accueillis (+1.875 jeunes supplémentaires), selon un bilan présenté début avril 2024. 

Renforcement du maillage territorial

L'augmentation de 12,5% du nombre de stagiaires accueillis en 2023 s'explique par deux facteurs, selon le réseau. D'une part, l'E2C constate un renforcement des prescriptions, 1 an après la mise en place du Contrat engagement jeune (CEJ). "Les prescriptions émanant des Missions locales et de France Travail ont notamment augmenté de 32%", précise le communiqué. D'autre part, l'E2C a fortement renforcé son maillage territorial en 2023. Les 13 nouveaux sites ont permis d'accueillir 416 nouveaux stagiaires. Au total, les publics sont accueillis au sein des 56 écoles déployées sur 159 sites dans 12 régions. 
Actuellement de 6.100 à 6.200 euros par jeune accompagné 6 mois en moyenne, le coût de l'E2C progresse alors qu'il est resté stable pendant 10 ans, autour de 5.300 euros. Une année en lycée professionnel coûterait entre 10 et 12.000 euros par an au total. Les régions financent en moyenne un tiers du budget des écoles, mais également l'indemnité de 500 euros par mois qui est versée aux stagiaires. 

62% de  taux de "sortie positive"

Taux d’alternance en entreprise en augmentation, intensification du suivi post-parcours, taux de départ avant engagement qui se stabilise, etc. "en 2023 plusieurs éléments clés ont permis de consolider la qualité du dispositif", estime le réseau. 
Le taux de "sortie positive" des stagiaires - taux qui fait référence aux jeunes ayant obtenu une formation qualifiante, en alternance ou un contrat de travail - atteint 62% et une diminution de 2 points a été constatée pour les fins d'accompagnement sans solution. 
89% des stagiaires se sont vu remettre leur Attestation de compétences acquises (ACA)," véritable reconnaissance du parcours du stagiaire", (+3 points par rapport à 2022). 16% ont des contrats plus courts ou se dirigent par exemple vers des services civiques et 22% n'ont rien ; la moitié d'entre eux restant suivis par les missions locales.

Plus éloignés de l'emploi, plus jeunes et plus de femmes 

Selon l'Insee, la part des jeunes de 15 à 29 ans ni en emploi, ni en études, ni en formation (Neet) était de 12,5% au 4e trimestre 2023, soit au même niveau qu'en 2022. Sur ce point, le réseau constate qu'il accueille des publics de plus en plus éloignés de l’emploi et de plus en plus jeunes. Parmi les stagiaires accueillis en 2023, 90% n'avaient jamais eu aucune expérience professionnelle, soit 1 point de plus qu'en 2022. De même, 31% des stagiaires étaient mineurs, soit 1 point de plus qu'en 2022 et 7 points de plus qu'en 2021. 
Notons que la part des femmes en E2C a fortement augmenté : +14%. L'E2C a aussi accueilli 6% de stagiaires en situation de handicap. Enfin, l'E2C affiche un taux de 28% de stagiaires issus des quartiers prioritaires de la ville (QPV), des territoires dans lesquels les besoins en matière d'insertion se font particulièrement ressentir.