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Médicosocial - Les deux tiers des majeurs protégés perçoivent un minimum social, dont 10% le RSA

L'Union nationale des associations familiales dresse un portrait des populations majeures protégées, qu'il s'agisse de curatelle ou de tutelle : âge, profil socioéconomique, ressources...

L'Observatoire national des populations majeures protégées (ONPMP), émanation du l'Unaf (Union nationale des associations familiales), publie son rapport d'activité 2016. Celui-ci propose un portrait des personnes protégées, à partir des éléments fournis par les 61 Udaf ayant participé à l'enquête (sur les 96 départements disposant d'un service mandataire Udaf). Celles-ci représentant un total de 102.000 personnes protégées, dont la mesure de protection est exercée par une Udaf.

La majorité des personnes protégées a moins de 60 ans

Cette étude prend d'autant plus relief qu'elle intervient dix ans après la loi du 5 mars 2007 portant protection juridique des majeurs - entrée en vigueur le 1er janvier 2009 -, qui a profondément transformé ce secteur et donné en particulier un rôle nouveau aux départements à travers la création de la mesure d'accompagnement social personnalisé (Masp, voir nos articles ci-dessous du 8 novembre 2011 et du 13 février 2012).
En termes de statut juridique, les personnes protégées par les Udaf participantes à l'enquête font majoritairement (56%) l'objet d'une curatelle renforcée ou aménagée. Le reste se répartit entre la tutelle (36,8%), la curatelle simple (3%), la curatelle indéfinie (1%) et la sauvegarde de justice (1%).
Les personnes protégées prises en charge par les services tutélaires des Udaf sont en majorité des hommes (53%), les femmes étant toutefois plus nombreuses dans les classes d'âge élevées. La répartition par sexe varie cependant selon le type de mesure : les hommes sont surreprésentés dans les mesures de curatelle (57% pour la curatelle renforcée) et les femmes dans les mesures de tutelle (52,4%).
L'âge moyen est de 61,3 ans pour les femmes et 54 ans pour les hommes. Contrairement à une idée reçue, la majorité des majeurs protégés ont ainsi moins de 60 ans, malgré le vieillissement de la population. Là aussi, on observe une corrélation forte entre la mesure juridique et l'âge moyen des bénéficiaires : 53,8 ans pour une curatelle renforcée ou aménagée et 63,6 ans pour une tutelle.

Les deux tiers vivent à domicile

Le profil socioéconomique des personnes protégées est également très typé. La majorité d'entre elles sont célibataires (50%). Elles vivent principalement à domicile (67%), mais la part de celles vivant en établissement augmente logiquement avec l'âge. Autre caractéristique en phase avec l'objectif des mesures : une forte proportion (66%) de personnes en situation de handicap, d'invalidité ou de perte d'autonomie. De même, 67% des personnes de 20 à 59 ans protégées par les Udaf perçoivent l'AAH. Au total, un peu plus des deux tiers des personnes protégées perçoivent un minimum social : outre l'AAH, il s'agit du RSA et de l'allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa). Près de 10% des personnes suivies par les Udaf perçoivent ainsi le RSA. En revanche, seules 18% des personnes protégées sont en activité.
La conséquence est que les intéressés disposent de faibles ressources, avec une moyenne d'environ 14.000 euros par an. Il en est de même pour ce qui concerne le patrimoine : seules 12% des personnes protégées sont propriétaires d'un logement. Elles ne sont toutefois que 5% à n'avoir aucun patrimoine financier et le montant médian de ce dernier est 10.770 euros.

 

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