Fonction publique - Les administrateurs territoriaux, des cadres encore mal identifiés ?
L'Association des administrateurs territoriaux de France organise son congrès annuel à Paris ce vendredi 4 juillet. A la veille de cette rencontre consacrée aux "valeurs du service public local", une enquête a été réalisée auprès d'un échantillon représentatif de cette population de cadres supérieurs de la fonction publique territoriale. Une enquête qui montre en premier lieu que ces administrateurs territoriaux, dont le cadre d'emploi a pourtant vingt ans cette année, se sentent encore méconnus. Plus de la moitié d'entre eux se sentent en tout cas mal identifiés par leurs homologues de l'Etat - et même par les étudiants intéressés par les concours de la haute fonction publique. Ils se sentent heureusement perçus de façon un plus claire par les élus locaux et par les autres fonctionnaires territoriaux.
Interrogés sur leur contribution à la mise en oeuvre de la décentralisation et à l'évolution du management public, les administrateurs sondés estiment à une large majorité qu'ils ont en premier lieu permis d'instaurer "un management plus innovant que dans les autres administrations".
Quels sont selon eux les trois principaux enjeux de l'action publique locale ? L'"égal accès des usagers au service public local", "le développement économique et la création de richesses" ainsi que le développement durable arrivent en tête de leurs priorités.
Quant à leurs priorités managériales, les administrateurs territoriaux parlent avant tout de "la mise en oeuvre du projet de [leurs] élus locaux", puis de la gestion des ressources humaines et de l'optimisation des finances locales. 55% des cadres interrogés admettent, en termes de relations avec les élus, que "le service public local est inévitablement politisé".
Pas moins de 88% des administrateurs souhaitent un "décloisonnement" et davantage de mobilité entre les trois fonctions publiques. Et ils sont pratiquement aussi nombreux à considérer que la formation initiale des hauts fonctionnaires devrait comporter un tronc commun à ces trois fonctions publiques. Quoi qu'il en soit, "si c'était à refaire"... 87% d'entre eux choisiraient à nouveau la territoriale plutôt qu'une autre orientation professionnelle.
C.M.