Législatives : Amorce réclame "un sursaut écologique"

À l'approche du premier tour des élections législatives, le réseau national de collectivités et d'acteurs locaux engagés dans la transition écologique et énergétique a appelé ce 24 juin à faire de cette thématique "une réponse majeure" aux préoccupations politiques, économiques et sociales des Français. Il propose aux futurs députés le lancement de plusieurs grands chantiers en la matière.

"À l’image d’Amorce, réunissant un arc d’élus issus des divers courants politiques mais mettant la transition écologique au-dessus des clivages, la recomposition politique du pays doit partager cette nécessité d’accélérer les politiques d’adaptation et de planification écologique, et faire barrage aux idées de renoncements et de négation de l’urgence climatique", prévient le réseau d'élus et d'acteurs locaux dans un communiqué diffusé ce 24 juin. 

Amorce appelle à comprendre la transition écologique et énergétique comme "une réponse essentielle aux questions de souveraineté, de développement économique, de préservation du pouvoir d’achat et de protection de la santé des citoyens" et réclame "un sursaut écologique alliant ambition et moyens".

Pouvoir d'achat et souveraineté énergétique

Et de développer ses arguments : "Pour préserver le pouvoir d’achat des Français, tout en orientant la consommation en faveur de l’économie circulaire d’un territoire, il est nécessaire de porter une stratégie ambitieuse de prévention et de valorisation des déchets. C’est à cette condition que nous pourrons réellement lutter contre le gaspillage et limiter la dépendance de la France à des importations de matières premières et de produits manufacturés." 

De même, estime Amorce, "pour réduire la facture énergétique des Français, la prochaine législature se doit de soutenir des mesures fortes en matière d’économie d’énergie et de développement des EnR [énergies renouvelables] dans chaque territoire". Elle y voit pour le pays une manière d'"affirmer sa souveraineté énergétique", de "respecter la trajectoire de sortie des énergies fossiles" et de "pleinement lutter contre les effets du dérèglement climatique". Pour Amorce, "il est temps de faire de la gestion durable de l’eau un grand projet politique partagé, tant sur la protection de la qualité de la ressource que sur une approche de sobriété pour tous. Il en va du bon fonctionnement équitable de l’ensemble des acteurs concernés (agriculture, industrie, production d’énergie…)". Le réseau juge également "prioritaire de soutenir une consommation plus sobre, locale et vertueuse, permettant de générer un développement économique local et des emplois non délocalisables".

Grands chantiers à prévoir

Amorce insiste pour que les futurs députés "agissent en responsabilité pour consolider et compléter les objectifs de la France en matière de transition écologique et énergétique". Le réseau détaille les "grands chantiers" à lancer "dans un esprit transpartisan", à savoir : 

• "une grande loi sur la protection quantitative et qualitative des ressources en eau de la France, qui doit mobiliser tous les acteurs de la société dans un effort mieux partagé de baisse des consommations et de réduction des pollutions" ;

• "une véritable loi de programmation sur l’énergie et le climat (LPEC) avec des mesures structurantes en faveur des économies d’énergie pour les Français et des énergies renouvelables dans tous les territoires, en particulier sous forme de chaleur" ;

• "un plan de rattrapage pour pallier l’échec constaté de la loi antigaspillage pour une économie circulaire (Agec), avec des mesures fortes en matière de prévention, de développement du recyclage et de limitation des déchets résiduels et faire de la lutte contre les dépôts sauvages une grande cause nationale". En outre, les collectivités "exhortent" tous les candidats aux élections législatives "à confirmer leur opposition à la fausse consigne pour recyclage des bouteilles en plastiques".

Pour Amorce, "dès les premiers mois", les parlementaires "auront l’opportunité de répondre aux besoins exprimés des territoires, en réclamant pour eux la mise en œuvre d’une loi de programmation des finances de la transition écologique". Et le réseau appelle à donner "de véritables moyens financiers à la hauteur des enjeux climatiques lors du projet de loi de finances qui devra contenir une réforme de la fiscalité écologique pour la rendre plus équitable, juste et incitative pour tous".

Enfin, Amorce appelle à "encourager avec force la décentralisation et une réelle contractualisation des objectifs, des responsabilités et des moyens entre l’État et les collectivités territoriales". Cela passera à ses yeux par une "relance résolue des CRTE [contrats de relance et de transition écologique] pour décliner la planification écologique territoriale", ainsi qu’"un renforcement des compétences des collectivités en matière de gestion des déchets, de l’énergie et de l’eau".