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Politique de la ville - Le sénateur Daniel Raoul appelle à conforter le dispositif adultes-relais

"Le contrat adultes-relais, un dispositif de la politique de la ville à préserver." C'est la conviction du sénateur Daniel Raoul (socialiste, Maine-et-Loire) dont le rapport a été examiné par la commission des finances le 8 décembre 2016.
Se fondant sur le suivi réalisé par le Commissariat général à l'égalité des territoires (CGET) (voir aussi notre article du 21 mars 2016), le sénateur constate que les adultes-relais renforcent effectivement le lien social dans les territoires de la politique de la ville, à travers leurs différentes interventions : mise en relation avec les institutions, médiation scolaire, prévention des conflits… Le dispositif atteindrait ainsi son objectif de cohésion sociale.
En revanche, la dimension d'insertion professionnelle ne serait pas tout à fait satisfaisante ; le rapport pointe notamment un "usage 'détourné' du dispositif au profit de bénéficiaires diplômés, reflet, il est vrai, d'un contexte économique dégradé". Par ailleurs, trois adultes-relais sur cinq auraient une "sortie positive" à l'issue de leur contrat, un taux qui "peut être amélioré". Pour rendre le dispositif plus efficace sur le plan de l'insertion, Daniel Raoul recommande de "garantir aux adultes-relais un vrai parcours de formation", par un contrôle plus strict de l'obligation de formation et par une augmentation des crédits alloués.

Maintenir l'attractivité du contrat

C'est toutefois sur les contours financiers du dispositif que l'analyse du sénateur est la plus développée. Relativement stable depuis sa création en 2000, le dispositif représente 16% du programme "Politique de la ville" – soit 67,2 millions d'euros - dans le projet de loi de finances pour 2017, ce qui correspond au financement de 4.000 postes. Avec une aide de 18.936 euros accordée par l'Etat par poste de travail, le contrat adultes-relais serait parmi "les plus incitatifs" des contrats aidés, même si le reste à charge ne serait pas toujours facile à assumer pour les associations ou collectivités employeuses.
Observant qu'une baisse du montant accordé par l'Etat a conduit à une diminution du recrutement d'adultes-relais en 2013, Daniel Raoul appelle à "maintenir un montant significatif d'aide pour préserver l'attractivité du dispositif pour les employeurs". Ces derniers pourraient également être soutenus dans leurs recrutements par des financements publics ou privés complémentaires.
Pour le sénateur, des adultes-relais pourraient aussi, par dérogation, intervenir en dehors du périmètre strict des quartiers prioritaires, notamment pour éviter que le "resserrement de la géographie prioritaire" ait pour effet de faire disparaître ces médiateurs de quartiers qui en auraient encore bien besoin.