Aménagement - Le retour des jardins familiaux dans les projets urbains

A la veille du lancement de la Fête des jardins gourmands organisée dans toute la France les 8, 9 et 10 septembre, Hervé Bonnavaud, le président de la Fédération nationale des jardins familiaux (FNJF) organisait à l'attention de la presse et des institutionnels une visite du parc du Vert de Maisons à Maisons-Alfort (94). Il s'est réjouit de la présence de jardins familiaux dans le projet de création de ce parc sur le site d'une ancienne friche industrielle : "Nous avons tous des racines rurales. C'est pourquoi les jardins familiaux connaissent un réel succès auprès des citadins. C'est, en plus,  un vrai projet écologique et social destiné à améliorer la vie d'un quartier." Olivier Capitanio, maire-adjoint de la commune, également présent, explique : "Le parc a été inauguré il y a un an, au coeur d'un quartier de 3.500 logements sociaux. Le paysagiste Michel Péna a eu l'idée de créer 20 jardins familiaux bénéficiant prioritairement aux riverains à revenus modestes."
Vieille de plus d'un siècle, la tradition des jardins ouvriers en milieu urbain semblait pourtant appartenir au passé industriel de la fin du 19e siècle, quand l'abbé Lemire, député socialiste chrétien, en invente le concept. "Aujourd'hui, sept créations de sites sur dix font partie de projets globaux d'aménagement : ZAC, parcs, réhabilitation de quartiers, construction de logements sociaux", note Jérôme Clément, urbaniste travaillant à la FNJF. "Notre but est d'en généraliser le principe dans les projets urbains".

Un projet peu coûteux bénéficiant de subventions publiques

"L'aménagement de jardins familiaux est peu coûteux, car il bénéficie d'aides financières de la commune, du département, de la région et de l'Union européenne", précise Hervé Bonnavaud, qui a souhaité en renforcer les aspects environnementaux : "J'ai favorisé le compostage des déchets verts et la récupération des eaux pluviales ; l'opération devient encore plus vertueuse en obtenant le label HQE et donc aussi de meilleurs soutiens financiers."
Le bureau d'études de la fédération apporte son expertise technique dans tous les aspects de la création et de la gestion des jardins familiaux, par le biais d'une convention de mise à disposition signée avec la collectivité locale : conseils sur l'aménagement de points d'eau et d'accès à la voirie, entretien des sites... La parcelle est, pour un an renouvelable, mise à la disposition du particulier moyennant une cotisation à la fédération qui en est locataire. La cotisation s'élève de 80 à 150 euros selon la taille de la parcelle. Le système se généralise, même si la FNJF, qui déclare 26.000 adhérents, souhaite rallier tous les jardins ouvriers de France estimés à 150.000 fédérés en divers comités locaux.
"Les jardins sont un réel élément intégrateur à la vie sociale d'un quartier", souligne Michèle Roncin, responsable de la gestion des jardins franciliens à la FNJF. "Ils peuvent aussi être mis à la disposition d'associations d'insertion, de personnes handicapées ou encore d'écoles élémentaires dans un but pédagogique, comme au square de Boutroux, dans le 13e arrondissement de Paris." La fédération se targue même du rôle dissuasif de certains sites vis-à-vis des dealers de quartier. "L'espace est autogéré avec une présence permanente d'habitants, la collectivité a tout à gagner à en créer pour ses quartiers difficiles", conclut Jérôme Clément.

 

Hervé Le Dain

 

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