Le premier car scolaire rétrofité homologué en Europe circulera à la rentrée en Centre-Val de Loire

Le premier autocar rétrofité électrique homologué pour le transport des voyageurs en Europe a été présenté ce 15 juin à Amboise (Indre-et-Loire), avant sa mise en service sur une ligne scolaire locale à la rentrée 2023. L'opération de rétrofit, qui consiste à remplacer le moteur thermique d'un véhicule par un moteur électrique (lire nos articles des 4 mars et 26 avril 2023) a été menée et financée par Transdev, Rétrofleet et l’Ademe.

Conçu sur la base d'un car scolaire Iveco Crossway Euro 6, le véhicule dispose d'une autonomie de 150 km. Il a été homologué début juin par l'Union technique de l'automobile et du cycle (Utac), le laboratoire qui établit la conformité des véhicules avec les directives européennes.

Rétrofleet a indiqué avoir enregistré une dizaine de commandes fermes. Outre Centre-Val de Loire, où le premier car électrique sera mis en service sur une ligne scolaire autour d'Amboise fonctionnant 170 jours par an et transportant plus de 50 élèves à chaque voyage, les premiers véhicules seront livrées en Auvergne-Rhône Alpes.

L'opération de rétrofitage homologuée sur le car Iveco dure deux semaines et coûte environ 170.000 euros, soit l'équivalent du prix du véhicule diesel neuf, selon le PDG de Rétrofleet, Emmanuel Flahaut. La durée de vie du véhicule est aussi prolongée, passant de 15 à 20 ans. Lors de l'opération, le moteur diesel de 1,5 tonne est alors remplacé par son équivalent électrique silencieux de 250 kilos et 12 batteries réparties dans les soutes et à l'arrière du car.

"Il y a un intérêt écologique et économique. L'objectif est de faire la démonstration que le rétrofit fonctionne", a assuré Édouard Hénault, directeur général France de Transdev. Selon lui, avec de courtes distances matin et soir et une recharge possible entre les deux, le transport scolaire est idéal pour valider le concept.

"Pas besoin de surcharger le véhicule en batteries", a-t-il expliqué. "Ce sont ces véhicules qui vont assurer la transition de l'après-diesel à l'horizon 2028-2030", a affirmé le dirigeant de l'opérateur de transports publics, qui fait rouler environ 3.000 cars Iveco Crossway sur les plus de 6.000 en service en France.

Si pour l'instant, un seul véhicule rétrofité va être exploité commercialement en Centre-Val de Loire, le président de la région, François Bonneau, a indiqué vouloir en faire circuler "dans tous les départements" à l'horizon de la rentrée scolaire 2024. "L'objectif pour 2028, c'est de n'avoir plus aucun car à énergie fossile", a rappelé l'élu d'une région qui mise aussi sur le biogaz, les batteries et l'hydrogène, pour décarboner son réseau de transports.

 

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