Le port du Havre va accueillir trois nouvelles usines spécialisées dans le lithium, l'hydrogène et le méthanol

Trois ministres se sont déplacés au Havre ce 7 novembre pour annoncer l'installation de trois nouvelles usines spécialisées dans le lithium, l'hydrogène et le méthanol, pour un investissement total estimé à 2,6 milliards d'euros, avec 640 emplois à la clef .

Alors que les mauvaises nouvelles s'accumulent sur le plan économique, avec la suppression de milliers d'emplois annoncée par Auchan et Michelin (voir notre article du 6 novembre), les ministres redoublent d'efforts pour maintenir la flamme vacillante de la "réindustrialisation". Ils étaient pas moins de trois, Catherine Vautrin, ministre du Partenariat avec les territoires et de la Décentralisation, Antoine Armand, ministre de l'Economie, des Finances et de l'Industrie et François Durovray, ministre délégué chargé des Transports, à se déplacer au Havre (Seine-Maritime) ce 7 novembre 2024 pour annoncer l'installation de trois nouvelles usines dans le bassin portuaire de la ville. Des projets qui représentent un investissement total de 2,6 milliards d'euros, avec à la clé 640 emplois. Les ministres ont rencontré les trois entreprises lauréates de l'appel à projets "Ouest A29" lancé par Haropa Port pour occuper 60 hectares qui seront préaménagés : Livista Energy, Air Products et Qair. Elles lanceront chacune un projet industriel d’envergure, avec un démarrage prévu entre 2026 et 2029. La luxembourgeoise Livista Energy investira 1,2 milliard d’euros dans une raffinerie de lithium, un matériau clé pour la transition énergétique, avec 300 emplois directs attendus dans la région.

Préaménager les zones industrielles portuaires

De son côté, la société américaine Air Products se positionne sur l’importation d’hydrogène renouvelable. Un projet à 1,1 milliard d’euros générant 270 emplois. Air Products a signé un accord avec TotalEnergies pour fournir 70.000 tonnes d’hydrogène par an à partir de 2030. Ce partenariat se lie à la raffinerie de TotalEnergies déjà en place au Havre. Qair, une start-up française, investira quant à elle 500 millions d’euros dans un projet de production et de stockage d’hydrogène et de méthanol. Essentiels pour le transport maritime, ces carburants durables renforceront l’offre française et créeront environ 150 emplois directs. Les trois projets vont bénéficier d'un pré-aménagement réalisé par Haropa port, qui correspond "à la réalisation de travaux préparatoires et d'aménagements de desserte", d'après le cabinet du ministre de l'Economie, et d'un accompagnement renforcé des services de l'Etat pour accélérer et simplifier les démarches et procédures administratives nécessaires avant installation.

Des mesures prévues dans le cadre des "sites clés en main" mis en place par l'Etat avec le plan France 2030. Près de 1.500 hectares ont été identifiés depuis 2023 par l'Etat au sein de zones industrialo-portuaires. Une cinquantaine de sites fonciers clé en main devraient être ainsi aménagés par les trois grands ports maritimes Marseille-Fos, Le Havre et Dunkerque.

36 ouvertures nettes d'usine au premier semestre 2024

La bataille est rude pour assurer l'ouverture de nouvelles usines, l'un des combats des gouvernements précédents. Après une dynamique très positive en 2022 et 2023, un ralentissement est attendu. Mais d'après le baromètre industriel de l'Etat publié le 7 novembre, le solde entre les ouvertures et les fermetures d'usines reste toutefois positif au premier semestre 2024, avec 36 ouvertures nettes. La hausse modérée de 2024 correspond à une "normalisation post covid" et à une conjoncture dégradée par "les incertitudes géopolitiques" qui ont ralenti les prévisions d'investissements, considère le ministère de l'Economie dans son communiqué du 7 novembre. Des différences entre les secteurs sont aussi à noter, avec une industrie verte qui constitue 47% des ouvertures nettes nationales sur le premier semestre 2024, des secteurs des biens de consommation (+8) et la santé (+5) qui poursuivent leur dynamique avec de nombreuses ouvertures de sites à forte valeur ajoutée et un secteur du transport, particulièrement l'automobile, confronté à des enjeux de transformation majeurs et une concurrence internationale accrue.

Au niveau territorial, la région Auvergne-Rhône-Alpes est toujours la région la plus dynamique (+20), suivie par la Nouvelle-Aquitaine (+13). A noter : la région Hauts-de-France enregistre un nombre de fermetures plus important que celui des ouvertures, malgré des sites industriels à forte valeur ajoutée ouverts.

 

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